(Vancouver) Les économies de coûts résultant des récentes mises à pied chez Telus auront un impact plus important sur les résultats financiers de l’entreprise au cours des prochains trimestres, a prévenu vendredi le président et chef de la direction du géant des télécommunications, Darren Entwistle.

« Les économies de coûts supplémentaires devraient contribuer de manière plus significative au bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement du quatrième trimestre, leur plein régime devant se faire sentir au deuxième trimestre de l’année prochaine », a-t-il expliqué vendredi lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Les commentaires de M. Entwistle interviennent alors que le coût de cette restructuration a grevé le bénéfice de l’entreprise au troisième trimestre. Celui-ci a chuté de 74 % sur un an, malgré une solide augmentation des revenus et une croissance record de la clientèle.

Au début août, Telus a annoncé la suppression de 6000 emplois en raison de difficultés liées à des questions de réglementation et de concurrence, dont 4000 dans ses principales activités. Les réductions seraient réalisées grâce à une combinaison de mises à pied, de retraites anticipées, de départs volontaires et d’élimination de poste non comblés. Les 2000 autres employés touchés travaillaient chez Telus International.

À l’époque, l’entreprise avait déclaré que sa restructuration prévue lui coûterait 475 millions en 2023, mais entraînerait des économies annuelles de plus de 325 millions.

La société a « essentiellement achevé » les réductions d’effectifs, a indiqué vendredi le directeur financier, Doug French, lors de la même conférence, ajoutant que Telus s’attendait à ce que les coûts restent élevés au quatrième trimestre en raison de la restructuration.

Le bénéfice net de Telus s’est établi à 136 millions pour le trimestre clos le 30 septembre, alors qu’il avait été de 514 millions lors de la même période l’an dernier, a indiqué la société.

Sur une base ajustée, le bénéfice net a diminué de 20,8 % à 373 millions.

Parmi les autres facteurs évoqués par Telus pour expliquer la baisse de ses bénéfices figuraient une dépréciation et un amortissement plus élevés liés à la construction et aux acquisitions de son réseau, ainsi que des coûts de financement plus élevés.

La société établie à Vancouver a précisé que ses revenus d’exploitation avaient avancé de 7,5 % au troisième trimestre pour atteindre 4,99 milliards, par rapport à ceux de 4,64 milliards du même trimestre un an plus tôt.

Le profit ajusté a reculé de près de 27 % à 25 cents par action, par rapport à celui de 34 cents par action de l’an dernier. Ce résultat a néanmoins surpassé les attentes des analystes, qui visaient en moyenne un bénéfice par action de 24 cents, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Telus a indiqué que la croissance nette de sa clientèle avait atteint un record trimestriel de 406 000, soit une augmentation de 59 000 par rapport à l’année précédente, qu’elle a attribué à une hausse de la demande pour les services groupés.

Le taux de désabonnement des services mobiles et postpayés a légèrement augmenté, « dans un contexte d’activité concurrentielle accrue », a expliqué M. Entwistle lors de la conférence.

Les résultats ont été globalement conformes aux attentes, car tous les bénéfices des plans de restructuration de Telus ne se sont pas encore reflétés dans les résultats, a indiqué vendredi l’analyste Jérôme Dubreuil, de Desjardins, dans une note à ses clients.

L’analyste Drew McReynolds, de la Banque Royale, a indiqué dans une note que les résultats du troisième trimestre, « bien qu’ils ne soient pas parfaits », démontraient une résilience dans un environnement opérationnel plus concurrentiel, en particulier dans l’ouest du Canada, depuis la fusion de Rogers et Shaw.

L’action de la société a grimpé vendredi de 59 cents, soit 2,5 %, pour clôturer à 24,25 $ à la Bourse de Toronto.