Le bâtiment Hershey de Smiths Falls, en Ontario, va retourner dans les mains de l’entreprise qui l’a rendu célèbre.

La société de cannabis Canopy Growth a annoncé jeudi qu’elle avait signé un accord pour vendre le bâtiment au chocolatier Hershey Canada pour environ 53 millions.

« Ce projet est une acquisition stratégique et constitue une nouvelle étape dans notre investissement continu dans notre réseau de chaînes d’approvisionnement afin de permettre notre vision de leader dans le domaine des collations », a affirmé Todd Scott, porte-parole de la société Hershey, dans un courriel.

« L’installation nous offre la flexibilité nécessaire pour soutenir la croissance de l’ensemble de notre portefeuille de biens de consommation. »

Il est prématuré de parler de plans d’embauche potentiels ou de ce que l’entreprise pourrait produire dans l’usine de 700 000 pieds carrés qu’elle a vendue en 2007, a-t-il ajouté.

David Klein, directeur général de Canopy, s’est quant à lui déclaré satisfait de la transaction, qu’il a décrite comme une vente importante.

« Il s’agit de la dernière étape en date de nos efforts ciblés pour réduire les coûts et améliorer notre bilan », a-t-il indiqué dans une déclaration.

Restructuration de Canopy

L’accord marque un moment clé pour Canopy, qui est en restructuration depuis plusieurs années pour réduire ses dépenses et rationaliser ses activités.

Les entreprises du secteur de la marijuana, dont Canopy, ont largement réussi à réduire leurs coûts en dépit de plusieurs pressions : la demande des consommateurs pour le cannabis n’est pas ce qu’elles avaient prévu, les vendeurs illicites ont toujours la mainmise sur une grande partie du marché et les États-Unis progressent beaucoup plus lentement vers la légalisation qu’elles ne l’avaient imaginé.

À l’instar de ses rivaux, Canopy a réalisé la plupart de ses progrès en matière d’économies en fermant des installations et en réduisant considérablement ses effectifs.

Le site emblématique du 1 hershey Dr. – autrefois siège social de Canopy et principal site de production de fleurs et de produits comestibles – n’a pas été dans le collimateur avant le mois de février, lorsque la société a annoncé qu’elle fermerait le bâtiment et regrouperait ses activités.

L’entreprise a déclaré que quelque 800 employés – environ 35 % de sa main-d’œuvre – seraient licenciés dans le cadre de ce déménagement et de la décision de cesser de s’approvisionner en fleurs à Mirabel, au Québec, et de consolider ses activités à Kincardine, en Ontario, et à Kelowna, en Colombie-Britannique.

Lorsque la vente de Hershey sera conclue, Canopy s’attend à avoir cédé sept propriétés pour un montant brut total d’environ 155 millions depuis le 1er avril.

Le produit net de la vente de l’immeuble Hershey servira principalement à rembourser la facilité de crédit garantie de premier rang de Canopy.

Au cours du dernier trimestre, Canopy a enregistré une perte nette de près de 42 millions, contre une perte nette d’environ 2,1 milliards il y a un an.

La perte nette du premier trimestre s’est élevée à environ sept cents par action, contre une perte de 5,24 $ par action il y a un an.

Toutefois, l’entreprise à l’origine des marques Tweed, Doja, Ace Valley et BioSteel est parvenue à réduire ses coûts de 47 millions, ce qui porte à 172 millions les réductions qu’elle a réalisées depuis le début de l’exercice précédent.

Lorsque Canopy a acquis le 1 hershey Dr., le marché de la marijuana était en croissance plutôt qu’en réduction, la légalisation fédérale du cannabis étant sur le point d’arriver.

Elle a acheté le bâtiment pour 6,6 millions, y compris 923 980 actions, à un groupe d’investisseurs, dont l’ancien directeur général de Canopy, Bruce Linton, et la société Guy Saumure.

En tant que copropriétaire de l’installation avant la transaction, Bruce Linton a reçu 70 800 des 94 397 actions émises. Ces actions étaient soumises à une période de blocage de quatre mois.

Une fois l’accord conclu avec Hershey, Canopy effectuera ses activités post-production de fleurs en face du 1 hershey Dr., au 99 Lorne St., où elle dispose déjà d’un centre de distribution régional, d’une installation d’embouteillage et de capacités de production de boissons.