(Québec) L’absentéisme au travail lié aux troubles mentaux s’accentue, et Québec investit pour y donner un coup de frein. Dans le contexte où 30 travailleurs sur 1000 s’absentent chaque semaine en raison de leur santé psychologique, le gouvernement accorde 2,4 millions par année jusqu’en 2026 pour aider les entreprises à identifier les facteurs de risque.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, reconnaît que la situation doit s’améliorer. Avec la tertiarisation de l’économie, où le travail manuel est souvent troqué pour du temps passé devant des écrans, les risques associés au travail ont changé, et il est temps de les identifier.

Dans un premier temps, à compter du mois prochain, 18 conseillers en santé psychologique travailleront à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) à temps plein sur la promotion de la santé psychologique au travail. Ils pourront entre autres accompagner les petites et moyennes entreprises (PME), nombreuses au Québec, qui ne disposent pas des ressources humaines nécessaires pour améliorer à elles seules le défi d’implanter de nouvelles pratiques en matière de santé mentale.

L’ajout de ces conseillers « va permettre aux milieux de travail de se prendre en main, d’identifier les risques psychosociaux, de bien les contrôler et de les éliminer », a dit le ministre, mardi, alors que les activités politiques reprennent tranquillement ces jours-ci à Québec.

M. Boulet a rappelé que les trois grands facteurs de risque pour la santé psychologique au travail sont la violence psychologique, le harcèlement et l’exposition aux évènements traumatiques. Les normes du travail reconnaissent d’ailleurs depuis la plus récente réforme le trouble de stress post-traumatique comme une maladie professionnelle.

L’essor du télétravail depuis le début de la pandémie de COVID-19 ainsi que la pénurie de main-d’œuvre ajoutent des risques qui minent la santé des travailleurs. « [Cette nouvelle réalité] engendre souvent une fatigue, une anxiété et de l’isolement », a dit le ministre du Travail.

Dès 2024, près de 900 activités de prévention et de sensibilisation seront réalisées par l’équipe bonifiée de conseillers en santé psychologique de la CNESST.