Transat A. T. a perdu au moins 20 millions (16 millions US) en vendant un terrain acheté en 2018 au Mexique alors que le voyagiste et transporteur aérien rêvait à une chaîne hôtelière dans les destinations soleil – un projet qui a été enterré pour de bon en juin 2021.

L’entreprise québécoise avait déjà annoncé son intention de se départir de cet actif, situé à Puerto Morelos, dans le cadre de son recentrage vers les voyages aériens d’agrément. La transaction a été confirmée lundi. L’acquéreur, Finest Resort, payera environ 50 millions (38 millions US).

En 2018, la compagnie à l’étoile bleue avait déboursé, selon les taux de conversion de l’époque, entre 70 millions et 74 millions (54 à 57 millions US) pour acquérir ce terrain de la péninsule du Yucatan.

« Avec la pandémie, la valeur des terrains a été revue à la baisse, a expliqué la directrice principale des communications de Transat A. T., Andréan Gagné, dans un courriel. Transat avait déjà comptabilisé une charge de restructuration en fin d’année 2020, dont le résultat net correspond à la valeur de vente du terrain annoncée ce matin. »

Le spécialiste du voyage d’agrément compte utiliser l’argent de cette transaction, dont la clôture est prévue avant la fin de son année financière, pour alléger sa dette. En date du 30 avril dernier, la dette nette totalisait 1,3 milliard.

Signe que les choses se replacent pour Transat A. T. après les turbulences pandémiques, l’entreprise a relevé certaines de ses prévisions. Elle prévoit désormais une marge d’exploitation oscillant entre 5,5 % et 7 %, comparativement à sa fourchette précédente variant entre 4 et 6 %. Néanmoins, la compagnie perd toujours de l’argent. Elle était toujours dans le rouge au trimestre ayant pris fin le 30 avril dernier. Il s’agissait d’un 14trimestre consécutif où une perte nette était enregistrée.

« Transat s’approche d’un point d’inflexion, mais nous préférons patienter pour d’autres indicateurs d’exécution compte tenu de l’endettement élevé de la société et de la volatilité des prix du carburant et des taux de change », souligne l’analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note, en soulignant que le voyagiste avait enfin été en mesure de se liquider un actif inutilisé.

À la Bourse de Toronto, lundi, le titre de Transat A. T. cotait à 5,08 $, en recul de 3 cents, ou 0,59 %. Depuis le début de l’année, l’action s’est envolée de 73 %, ou 2,15 $.