Comme il l’avait évoqué récemment, le syndicat des 1000 employés du Casino de Montréal a déclenché jeudi le mandat de grève de cinq jours exerçable au « moment opportun », c’est-à-dire durant le très achalandé week-end du Grand Prix de Formule 1.

Le mandat de grève touche également les 700 employés syndiqués des trois autres casinos de Loto-Québec qui sont situés à Gatineau, au Manoir Richelieu dans Charlevoix ainsi qu’à la station touristique Mont-Tremblant.

Les employés syndiqués concernés par le mandat de grève travaillent dans le service à la clientèle, la restauration et la sécurité des casinos exploités par Loto-Québec. En tout, 31 départements de travail sont touchés, des préposés aux machines à sous jusqu’aux employés d’entretien ménager.

En contrepartie, les croupiers des casinos ne sont pas concernés par ce mandat de grève, puisqu’ils sont représentés par un autre syndicat et qu’ils se sont entendus avec Loto-Québec en août 2022, après avoir exercé divers moyens de pression.

Par conséquent, malgré l’étendue du mandat de grève déclenché jeudi, Loto-Québec affirme qu’elle peut maintenir les activités de ses casinos sauf celui de Mont-Tremblant, qui a dû « fermer temporairement » pendant quelques heures jeudi après-midi afin « d’organiser la reprise des opérations ».

Selon Loto-Québec, « les effectifs seront en place dans tous les casinos afin d’accueillir la clientèle » pour le week-end. Elle avertit toutefois que « certains services pourraient être offerts de façon limitée ».

Piquet de grève

Entre-temps, au piquet de grève devant le Casino de Montréal, qui est situé au centre du circuit de course de Formule 1 sur l’île Notre-Dame, les dirigeants syndicaux des employés en grève mettaient l’accent sur leurs revendications salariales.

« Loto-Québec et la Société des casinos font des profits extraordinaires cette année, mais refusent de revoir leurs offres salariales. C’est insultant pour les travailleurs et travailleuses qui portent le casino sur leur dos ! », selon Riccardo Scopelleti, président de l’unité des travailleurs de sécurité du Casino de Montréal.

« Ce qu’on demande depuis un an, ce sont des augmentations de salaire qui permettraient aux employés de ne pas s’appauvrir avec la hausse du coût de la vie. Pendant ce temps, le patron des casinos s’offre une hausse de salaire de 130 000 $. C’est absolument indécent ! », a mentionné pour sa part Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN.

Selon ces dirigeants syndicaux, les augmentations salariales demandées par les employés des casinos représentent « l’équivalent de la hausse du coût de la vie plus un dollar de l’heure ». Ils affirment aussi que cette demande vise à « protéger le pouvoir d’achat [des employés des casinos] de même qu’à améliorer l’attraction et la rétention du personnel ».

Mais du côté de Loto-Québec, on rétorque que « la valeur des demandes syndicales correspond à plus du double de ce qui a été consenti à l’ensemble des autres employés de l’organisation dans la dernière année ».

Entre-temps, la direction de la société d’État se dit « déçue que le syndicat ait décidé d’entamer une grève au lieu de rester à la table de négociation, d’autant plus que deux offres monétaires globales et généreuses ont été déposées au cours des derniers mois ».

« Ces offres permettent de faire face aux grands enjeux d’attraction, de rétention et au contexte économique », selon Loto-Québec.

La société d’État considère que « la rémunération globale des employés des casinos est fort attrayante, particulièrement sur la question des salaires, de la rémunération incitative, des nombreuses primes et du régime de retraite à prestations déterminées ».