(New York) La banque régionale américaine PacWest a de nouveau plongé à Wall Street jeudi après avoir indiqué que de nombreux clients avaient retiré des dépôts début mai et qu’elle avait fait en sorte de pouvoir emprunter davantage auprès de la banque centrale.

Son titre s’est effondré de 22,7 % à la Bourse de New York où il a été suspendu à plusieurs reprises pour cause de forte volatilité. Il s’affiche en baisse de 82 % depuis le début de la crise bancaire qui secoue le monde de la finance, le 8 mars.

Pacific Western, ou PacWest, basée à Los Angeles, est la 53e banque américaine par la taille des actifs.  

Elle est désormais considérée comme le nouveau maillon faible du système après les faillites de SVB et Signature Bank en mars, et la prise de contrôle par les autorités de First Republic début mai avant sa revente à JPMorgan Chase.

PacWest avait déjà été secouée à Wall Street quand elle avait indiqué le 3 mai, deux jours après la chute de First Republic, qu’elle examinait « toutes les options stratégiques ».

Le message se voulait alors rassurant, PacWest indiquant ne pas avoir enregistré de retraits exceptionnels.

Mais dans un document boursier jeudi, PacWest a reconnu que « ces informations (avaient) renforcé les craintes de (ses) clients quant à la sécurité de leurs dépôts ».  

Résultat : au cours de la semaine qui s’est terminée le 5 mai 2023, ses dépôts ont baissé d’environ 9,5 %, la majeure partie de cette baisse s’étant produite les 4 et 5 mai.

La banque avait déjà vu ses dépôts fondre de 17 % au premier trimestre.

Frais supplémentaires pour les grandes banques

« Ces évènements récents, et la couverture médiatique dont ils font l’objet, ont accru certains risques et incertitudes liés à nos activités et à nos perspectives d’avenir », écrit la banque.  

Elle a aussi indiqué, dans le même document, qu’elle avait apporté un portefeuille de prêts d’une valeur totale de 5,1 milliards de dollars en garantie auprès de la Réserve fédérale américaine (Fed) afin de pouvoir augmenter sa capacité d’emprunt auprès de l’institution de 3,9 milliards de dollars.

PacWest a entraîné jeudi dans son sillage d’autres banques régionales jeudi, Zions (-5 %), Comerica (-7 %) ou KeyCorp (-2 %).

Western Alliance est pour sa part parvenue à limiter les dégâts (-0,8 % après avoir fait une incursion dans le vert à l’ouverture).  

L’établissement basé à Phoenix (Arizona) a indiqué dans un communiqué avoir engrangé des dépôts depuis la fin du premier trimestre, leur montant total s’affichant à 49,4 milliards de dollars au 9 mai, contre 47,6 milliards fin mars.

« L’augmentation des dépôts dans un contexte de volatilité accrue des marchés et de difficultés rencontrées par nos concurrents témoigne de la force et de la résilience de la banque et de ses relations avec la clientèle », affirme Western Alliance dans le document.  

L’antenne de la Fed de New York a montré dans une étude publiée jeudi que le gros des retraits de dépôts effectués entre le 8 mars et fin mars s’étaient concentrés aux États-Unis sur les établissements qualifiés de « super-régionaux », des banques focalisées autour d’une ou quelques zones géographiques et affichant entre 50 et 250 milliards de dollars d’actifs.  

Sur la même période, les dépôts sont restés relativement stables pour les banques plus petites et ont nettement augmenté auprès des banques affichant plus de 250 milliards de dollars d’actifs, indique l’étude.

C’est, en tout cas, auprès des plus grosses banques que la FDIC, l’agence qui gère le fonds destiné à garantir les dépôts des établissements en faillite, compte se renflouer.  

Elle a proposé jeudi que les coûts générés par les défaillances de SVB et Signature Bank -environ 16 milliards de dollars-soient à 95 % assumés par les banques disposant de plus de 50 milliards de dollars d’actifs.