(Montréal) Deux succursales de la SQDC auraient contrevenu aux dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail, en demandant à des agents de sécurité d’effectuer des tâches des syndiqués en grève.

C’est la conclusion à laquelle en vient un enquêteur du ministère du Travail qui a été dépêché dans deux succursales de la Société québécoise du cannabis, à Drummondville et celle de Snowdon, à Montréal, à la suite d’une plainte en ce sens formulée par le syndicat.

Les membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, sont en grève depuis 11 mois dans plusieurs succursales de la SQDC. Les succursales concernées par une grève demeurent ouvertes et ce sont normalement des cadres qui peuvent y travailler.

Les plaintes ont passé l’étape de l’enquête du ministère du Travail, mais elles n’ont pas encore été entendues par le Tribunal administratif du travail.

Le SCFP alléguait dans sa plainte que des agents de sécurité d’une firme externe effectuaient le travail des salariés en grève, en demandant le numéro de commande aux clients et en remettant eux-mêmes les produits aux clients.

La disposition en question du Code du travail stipule qu’il est interdit à un employeur « d’utiliser dans l’établissement où la grève ou le lock-out a été déclaré les services d’une personne à l’emploi d’un autre employeur ou ceux d’un entrepreneur pour remplir les fonctions d’un salarié faisant partie de l’unité de négociation en grève ou en lock-out ».

Contactée mardi, la SQDC a confirmé avoir reçu les rapports d’enquête du ministère du Travail, mais elle n’a pas voulu les commenter, préférant prendre le temps de les analyser.

La direction a aussi indiqué qu’« en l’absence de la gestionnaire de la succursale de la rue Snowdon pour une durée indéterminée, nous avons décidé de fermer temporairement ce point de vente ». La direction a pris soin de souligner que « cette décision n’est aucunement liée à la publication des rapports du ministère du Travail ».

De son côté, le président du syndicat, David Clément, s’est insurgé de la situation. « M. [François] Legault devrait avoir honte de voir une de ses sociétés d’État enfreindre ainsi une loi historique au Québec. »

« Il est plus que temps que Mme [Sonia] LeBel donne les mandats nécessaires à la SQDC afin d’en venir à une entente rapidement à la table de négociation. De cette manière, nous pourrions reprendre notre travail de réduction des méfaits et de captation du marché noir, plutôt que de voir les dirigeants de la SQDC détruire notre mission sociale en tentant de contourner les effets évidents de la grève », a ajouté M. Clément.