Stefano Faita a mis ses premiers pots de sauce sur les rayons des supermarchés IGA en 2017. Près de six ans plus tard, le restaurateur annonce l’arrivée, dès cette semaine, de ses produits dans les magasins Walmart et Maxi du Québec. La Presse s’est entretenue avec lui à propos de cette croissance rapide et de ses possibles dangers.

Vos sauces se retrouvent maintenant dans toutes les grandes enseignes du Québec, y compris Metro et Costco. Face à une telle expansion, y a-t-il un danger de perdre le contrôle ?

La prochaine étape c’est… de s’organiser. La croissance se fait et c’est possible. Mais s’organiser autour de ça, c’est difficile. L’année 2023 pour moi est une année d’organisation. J’ai déjà engagé deux personnes de plus [pour grossir mon équipe]. On est en train de mettre en place un système qui va nous permettre d’avoir toutes nos données plus facilement, pour savoir ce qui fonctionne et dans quels magasins. C’est un système qu’on n’avait pas avant, mais là, on en a besoin.

Mes produits portent mon nom. Je ne peux pas me permettre de faire de gaffe. J’ai une bonne équipe, de bons partenaires, je parle du manufacturier [Lassonde] qui fabrique mes produits. C’est un peu ça la clé. Il faut avoir de la rigueur et s’assurer que le produit reste stable et qu’il n’y ait pas de lacune. Pour avoir de la croissance, on travaille fort. Est-ce que c’est le secret du succès ? Je ne le sais pas, mais pour nous, c’est ça.

Pourquoi est-ce si important d’avoir vos produits sur les rayons de toutes les grandes chaînes ?

On essaie d’exporter à l’extérieur du Québec. Avoir des partenaires comme Walmart et Sobeys [IGA], qui sont partout au Canada, ça nous aide à avoir de la visibilité en espérant un jour promouvoir nos produits et les vendre hors Québec. 

Avec 65 produits d’épicerie, avez-vous l’intention d’élargir votre gamme ?

Oui, le prochain, ça sera un café Stefano. Encore là, je trouve que c’est un élément que l’on retrouve sur une tablée italienne. Un espresso à la fin d’un repas. C’était un peu ça ma vision au départ. On est en train de bâtir la tablée italienne au Québec et on veut être la référence de produits en épicerie.

Êtes-vous en train de délaisser la restauration ou vous avez l’intention de mener les deux de front ?

L’un n’empêche pas l’autre. Je passe dans mes restaurants presque tous les jours, je vois mes employés. C’est sûr que mon associé et moi avons dû mettre des personnes en place pour assurer la gestion. On a besoin d’une équipe un peu plus grosse, mais ça me passionne autant que mes produits.

L’un des avantages que j’ai, c’est que j’habite dans la Petite Italie, à deux coins de rue de mes restos. C’est pratique pour moi. Les deux se font bien. Et c’est un peu grâce à la notoriété des restos que les produits vont bien.

Stefano Faita en bref

  • 65 produits d’épicerie (sauce, pizza, vin, saucisses, boulettes…)
  • Production de 150 000 pots par mois
  • Copropriétaire de quatre restaurants : Impasto, Gemma, Chez Tousignant et Vesta