(Québec) Aux restaurateurs qui s’inquiètent déjà des impacts d’une éventuelle loi pour limiter le travail des enfants au Québec, Jean Boulet maintient le cap et réitère qu’il faut limiter le nombre d’heures travaillées au cours d’une année scolaire.

Le ministre du Travail réagissait mercredi aux doléances exprimées par l’Association Restauration Québec (ARQ) dans un article de La Presse. Le vice-président aux affaires publiques du regroupement, Martin Vézina, affirmait que d’éventuelles restrictions pourraient nuire à la pérennité de certaines entreprises.

« Je suis conscient qu’on est en contexte de pénurie de main-d’œuvre, c’est la raison pour laquelle il y a de plus en plus d’enfants dans le marché de l’emploi. [Mais] il faut assurer leur persévérance scolaire et leur santé, sécurité, intégrité physique et psychique. C’est ça qui m’anime », a réagi M. Boulet.

« Il faut s’assurer qu’il y ait un maximum [d’heures travaillées] pendant l’année scolaire, particulièrement les jours où les enfants vont à l’école. Il faut que ça soit limité. Au-delà d’un certain nombre d’heures, ça accentue le risque de décrochage scolaire, ça provoque de la fatigue, de l’anxiété, du stress et ça peut contribuer à la survenance d’un évènement qui provoque un accident de travail », a ajouté le ministre.

Dans un rapport « unanime » déposé par le Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM), a rappelé M. Boulet, les syndicats et le patronat se sont entendus pour proposer à Québec d’établir à 14 ans l’âge minimal pour occuper un emploi et de limiter à 17 heures la semaine de travail pour les jeunes âgés de 14 à 16 ans pendant l’année scolaire. Un projet de loi doit être déposé au cours de l’hiver.

L’ARQ propose pour sa part que le gouvernement Legault impose un maximum de 12 heures par semaine de travail pour les enfants âgés de moins de 14 ans, plutôt que de leur interdire d’occuper un emploi. Pour les jeunes de 14 à 16 ans, l’association propose d’établir à 20 heures la semaine de travail maximale pendant l’école.