Olymel fermera définitivement son usine située à Saint-Hyacinthe, ce qui entraînera le licenciement de 107 personnes.

Cette installation était principalement destinée à des opérations de fondoir, d’entreposage et d’emballage de porc. Déjà en juillet, Olymel avait annoncé sa décision d’y réduire ses activités d’emballage. L’usine demeurera en activité jusqu’au 10 février 2023.

Fermer l’usine de Saint-Hyacinthe fait partie des mesures difficiles, mais nécessaires et responsables pour que le secteur du porc frais retrouve le chemin de la rentabilité après avoir subi de plein fouet depuis deux ans les impacts de la pandémie de COVID-19, de la pénurie de main-d’œuvre, de l’incertitude des marchés et de plusieurs autres facteurs qui composent une conjoncture défavorable.

Extrait d'un communiqué signé par Yanick Gervais, président-directeur général d'Olymel

« Je tiens à saluer et à remercier les 107 employés affectés par cette décision et à les assurer que tout sera fait pour qu’ils puissent, par le biais de la relocalisation, poursuivre leurs parcours au sein de l’entreprise dans les meilleures conditions possibles », a-t-il ajouté.

De son côté, Paul Beauchamp, premier vice-président d’Olymel, y voit malgré tout une façon d’« améliorer la chaîne logistique », puisque les activités d’entreposage et d’emballage se feront désormais dans les usines d’abattage, a-t-il expliqué au cours d’une entrevue téléphonique. Il a ajouté dans la foulée qu’il ne voulait pas « minimiser » la situation des travailleurs de Saint-Hyacinthe touchés par la fermeture.

« Rebalancement des activités »

« On a réussi à améliorer nos conditions d’embauche dans nos usines d’abattage. Ce qui fait qu’on est capables de relocaliser l’emballage et l’entreposage dans les usines d’abattage, a-t-il poursuivi. C’est comme un rebalancement des activités. »

Bien que l’entreprise ait réussi à engager plus de travailleurs, M. Beauchamp reconnaît qu’elle fait toujours face à une pénurie de main-d’œuvre.

Or, il y a un mois, Olymel annonçait la suppression de 177 postes de cadre au Québec sur un total de 800. Parmi eux, 120 étaient vacants depuis quelques mois déjà, alors que 57 étaient toujours occupés. Cette décision avait alors été justifiée par « des conditions de marché imprévisibles » et « la nécessité de placer l’entreprise dans une meilleure position pour aborder l’avenir ».

Réduction de l’abattage

En plus des suppressions de postes, Olymel a réduit depuis mars ses activités d’abattage de porcs. L’entreprise avait alors réduit de 10 000 par semaine ses achats de porcs québécois et de 15 000 par semaine ses achats de porcs en provenance de l’Ontario. Au cours de l’été, la donne a toutefois changé. « On laisse les porcs de l’Ontario se diriger hors du pays et on abat des porcs du Québec dans nos usines. Les porcs de moins du Québec ont remplacé les porcs résiduels de l’Ontario », a indiqué M. Beauchamp.

« C’est une entente qui est temporaire, elle fonctionne bien. Il n’y a pas de déplacement de porcs québécois hors de la province. Nous sommes toujours en négociation avec les éleveurs de porcs pour avoir une nouvelle convention de mise en marché », a-t-il ajouté.

Rappelons qu’en octobre 2021, Olymel avait annoncé son intention de cesser, au printemps, ses activités d’abattage à son usine de Princeville afin de pouvoir se consacrer à la découpe. En raison d’un manque criant de main-d’œuvre, elle devait ainsi redéfinir les tâches de ses employés, ce qui faisait en sorte qu’elle manquerait de ressources pour poursuivre l’abattage, avait-on alors expliqué pour justifier les réductions d’achats de porcs.

Au Québec, Olymel compte quatre usines d’abattage situées à Vallée-Jonction, Yamachiche, Saint-Esprit et L’Ange-Gardien.