Autre journée décevante en Bourse pour les investisseurs du géant du camionnage TFI International après l’annonce de résultats trimestriels un peu inférieurs aux attentes, et des préoccupations accrues envers l’impact d’une éventuelle récession sur ses prochains résultats.

Pour la deuxième journée consécutive, vendredi, la valeur des actions de TFI a reculé de plus de 5 % sur les marchés boursiers de Toronto et de New York. TFI a terminé la semaine à 120 $ par action à Toronto, en repli de 10 % sur deux séances, et de retour à sa plus basse valeur en trois mois.

Dans ses résultats de troisième trimestre annoncés en fin de journée jeudi, après la fermeture des marchés, TFI affichait des revenus totaux de 2,42 milliards US, en incluant la surcharge de carburant. Ce montant est en hausse de 7 % sur un an, mais un peu inférieur aux attentes des analystes et des investisseurs. (NDLR : TFI comptabilise ses états financiers consolidés en dollars américains)

Scénario semblable du côté du bénéfice d’exploitation ajusté (BAIIA ajusté), qui est l’un des résultats les plus surveillés par les analystes et les investisseurs.

Au troisième trimestre terminé le 30 septembre, TFI a pu réaliser un BAIIA ajusté de 348,2 millions US, soit 17 % de plus que lors du trimestre comparable l’an dernier. Mais là encore, ce montant de BAIIA ajusté est un peu inférieur aux attentes des analystes et investisseurs en suivi de récentes transactions d’actifs par TFI, ainsi que les efforts de rehaussement de performance dans certaines divisions promus par sa haute direction.

« Je m’attends à une réaction légèrement négative du marché (boursier) compte tenu de la cible manquée pour le BAIIA ajusté, la faiblesse des résultats de la division de camionnage LTL aux États-Unis (NDLR : après l’achat d’actifs de UPS), ainsi que les commentaires de la direction de TFI sur les perspectives de marché plus difficiles », a indiqué l’analyste Benoit Poirier de Valeurs mobilières Desjardins dans une note matinale aux investisseurs.

En contrepartie, l’analyste anticipait une réaction positive des investisseurs à l’annonce d’une hausse de 30 % du dividende trimestriel de TFI, qui passe ainsi de 27 cents US à 35 cents US par action. Benoit Poirier soulignait aussi le renouvellement du programme de rachat de ses actions en Bourse, ainsi que le maintien d’un « solide bilan » chez TFI qui devrait lui permettre de mieux traverser la période de ralentissement économique qui s’amorce.

Une tempête qui créera des occasions

À ce propos, d’ailleurs, le président du conseil et chef de la direction de TFI, Alain Bédard, a tenté de se faire rassurant, vendredi matin, lors de la téléconférence avec les analystes et les investisseurs pour discuter des plus récents résultats trimestriels et des perspectives d’affaires des prochains mois.

De l’avis de M. Bédard, si un ralentissement économique devait s’accentuer au cours des prochains trimestres, il s’agirait en fait d’une période d’opportunités pour TFI, notamment en matière de projets de fusion et d’acquisition d’actifs ou d’entreprises bien ciblés.

« Nous allons probablement traverser une tempête en 2023. Et nous aimons ça parce que notre bilan est très solide et que cela pourrait nous ouvrir des portes en fusions et acquisitions (F & A), a indiqué M. Bédard.

« En matière de F & A, mieux vaut acheter lors de mauvaises nouvelles et vendre en période de bonnes nouvelles. De plus, avec la hausse des taux d’intérêt, ça restreint l’accès au capital d’investissement parmi les acheteurs potentiels, ce qui réduit la concurrence pour les acquisitions. » 

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