Une garderie en milieu de travail, un soutien financier pour des leçons de peinture ou des cours de patin pour la marmaille, de la télémédecine pour éviter l’attente à l’urgence, voilà ce sur quoi mise duBreton, entreprise spécialisée dans l’abattage et la transformation de porc, pour garder ses employés et en inciter de nouveaux à venir y travailler.

La question salariale n’a pas non plus été éludée. Alors qu’elle vient tout juste de signer une entente avec les travailleurs syndiqués de son usine de Rivière-du-Loup, dans le Bas-Saint-Laurent, donnant droit à des augmentations de salaire de 29 % sur 3 ans, l’entreprise a décidé de rouvrir la convention collective signée avec ses employés de Saint-Charles-de-Bellechasse, même si elle n’était pas encore échue. La raison ? « Ajuster les salaires à la hausse pour être compétitifs, parce qu’ils étaient sollicités par d’autres entreprises autour », répond Line Breton, vice-présidente aux ressources humaines chez duBreton.

PHOTO FOURNIE PAR DUBRETON

Line Breton, vice-présidente aux ressources humaines

Il y a tellement de concurrence entre les entreprises. Les employés, on se les vole. On se les arrache. Il faut être imaginatif. Il faut que ça puisse répondre à un besoin.

Line Breton, vice-présidente aux ressources humaines chez duBreton

Une garderie et de l’aide pour les activités

Offrir une place en garderie aux enfants des employés compte parmi les préoccupations de l’entreprise. « On voyait que nos employés avaient de la misère à se trouver des services de garde, raconte Line Breton. Il y en a même qui retardaient leur entrée au travail après leur congé parental parce qu’ils n’avaient pas de garderie. »

duBreton a donc décidé d’en ouvrir une dans ses installations de Saint-Bernard, dans la région de Chaudière-Appalaches. Elle accueillera une douzaine d’enfants cet automne. Et l’expérience pourrait se répéter. « Si ça va bien avec ce projet-pilote, c’est possible qu’on ouvre des garderies dans d’autres usines », mentionne Mme Breton, ajoutant dans la foulée qu’un tel service a un « effet attirant ».

Il y a quelques années, l’entreprise avait commencé à soutenir financièrement les activités sportives des employés, notamment en remboursant en partie l’abonnement à un gym, par exemple. « Depuis un an, on a étiré ça. On parle de 200 $ pour le mieux-être. Ça peut être des cours de peinture, de piano, un examen de la vue. » Cette somme est destinée aux travailleurs ou à leur famille.

Faire la différence

L’accès rapide à des soins de santé fait également partie des nouveaux avantages offerts par le producteur et transformateur de porc. « Plusieurs employés nous disaient “Je ne peux pas rentrer aujourd’hui, je n’ai pas de médecin de famille et il faut que j’aille attendre une journée à l’urgence”, se rappelle Mme Breton. On a offert la télémédecine, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour que les gens puissent consulter. »

Toutes ces tentatives de séduction entreprises au cours des dernières années par l’entreprise, qui compte 1200 employés répartis dans ses installations de Rivière-du-Loup, Saint-Charles-de-Bellechasse, Saint-Bernard et Claremont, au New Hampshire, visent essentiellement à améliorer le bien-être des travailleurs en répondant à des besoins qu’ils ont formulés.

« On se dit “Est-ce que ça, ça va faire la différence entre chez nous et l’usine à côté ?”. Oui, ça fait une différence, estime Mme Breton. Mais ça ne remplacera jamais un salaire de base décent », affirme-t-elle, convaincue.