(Montréal) WSP Global a vu ses profits et ses revenus progresser lors de son plus récent trimestre, et a surpassé les attentes grâce à l’obtention de contrats pour de nouveaux projets sur trois continents.

La firme d’ingénieurs montréalaise a décroché des contrats liés aux plans d’expansion de GO Transit en Ontario, à un centre énergétique en mer Adriatique et à un développement hospitalier à Melbourne, en Australie.

Ces nouveaux projets ont fait grimper la valeur du carnet de commandes de WSP à 11 milliards, avec une croissance interne de près de 16 % au plus récent trimestre par rapport à l’an dernier. Le profit net a grimpé de 8 % et les revenus ont bondi de 29 %, a indiqué jeudi la société.

Le contrat ferroviaire, annoncé le mois dernier, verra WSP prendre en charge les services de conception et d’ingénierie au sein d’un partenariat composé d’une demi-douzaine d’entreprises travaillant à « l’un des plus grands projets de transport en commun régional de l’histoire du Canada », a souligné le chef de la direction de WSP, Alexandre L’Heureux, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

L’entente entre les six partenaires et l’agence de transport régional Metrolinx et Infrastructure Ontario marque la première phase d’un plan de plusieurs milliards de dollars visant à transformer le réseau ferroviaire GO d’un service de banlieue en période de pointe en un service de journée complète « avec une fréquence semblable à celle du métro » pour la région du Grand Toronto et de Hamilton, a-t-il dit. Le projet prévoit également l’acquisition d’un parc de trains électriques, l’électrification de 600 kilomètres de voies et la construction de 200 kilomètres de nouvelles voies.

Malgré le bon trimestre, les actions de WSP montrent un recul de 25 % depuis le début de l’année.

« Nous ne prêtons pas trop d’attention à ce qui se passe sur le marché boursier en ce moment », a affirmé M. L’Heureux.

« Nous recevons beaucoup d’excellents travaux tant dans le secteur public que dans le secteur privé », a-t-il ajouté, affirmant que le plan d’infrastructure de 1000 milliards US du président américain Joe Biden était prometteur pour des projets financés par le gouvernement à partir de l’année prochaine.

« Des hauts et des bas, évidemment. Mais je dois dire […] si ce n’est pas la plus forte, c’est certainement une très bonne période pour l’entreprise. »

Une des « meilleures performances » de son secteur

Les analystes étaient essentiellement d’accord, certains notant une certaine confusion quant à la baisse continue des actions — le cours de l’action de WSP a rendu jeudi 1,19 $, soit environ 1 %, pour clôturer à 134,27 $.

« Nous sommes perplexes face à la réaction à l’une des meilleures performances de toutes les sociétés d’ingénierie publiques publiées ce trimestre […] WSP reste l’une des seules sociétés de son secteur avec le bilan et le soutien des actionnaires pour entreprendre une acquisition importante, mais relutive dans un avenir à court terme », a fait valoir l’analyste Troy Sun, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, dans une note aux investisseurs.

L’analyste Sabahat Khan, de RBC Dominion valeurs mobilières, a attribué la baisse des actions à des « préoccupations d’ordre plus large » qui pourraient nuire aux entreprises d’ingénierie et de construction en cas de récession, en plus d’une « correction » générale sur le marché. Il a souligné que WSP continuait de « bien fonctionner », entraînant des marges bénéficiaires plus élevées même si l’inflation et les pénuries de main-d’œuvre augmentent les coûts.

Jadis une plus petite entreprise portant le nom de Genivar, la société de 63 ans est passée de 31 700 à 56 000 employés à la fin de 2014. La valeur marchande de WSP s’élevait jeudi après-midi à 15,8 milliards.

La société a affiché un résultat net attribuable aux actionnaires de 95 millions, soit 81 cents par action, pour le trimestre clos le 2 avril, ce qui se comparait à un profit de 87,9 millions, ou 77 cents par action, pour la même période l’an dernier.

Les revenus ont bondi à 2,71 milliards, comparativement à ceux de 2,10 milliards de la même période l’an dernier, surpassant d’un tiers la prévision des analystes, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Le bénéfice net ajusté a grimpé à 136,4 millions, soit 1,16 $ par action, au plus récent trimestre, alors qu’il était de 94,2 millions, ou 83 cents par action, lors de la même période un an plus tôt. Les analystes s’attendaient à un profit par action de 1,10 $, selon Refinitiv.