(Ottawa) L’un des dirigeants du Canadien National (CN) a répété en comité parlementaire lundi que l’entreprise allait remédier « dans la prochaine année » à l’absence de francophone au sein de son conseil d’administration.

La question du français s’est invitée au comité des transports où Sébastien Labbé, l’un des vice-présidents du CN, avait été invité à témoigner sur les problèmes dans la chaîne d’approvisionnement.

Le député du Bloc québécois, Xavier Barsalou-Duval, en a plutôt profité pour le talonner sur la question du français. « Votre entreprise a fait le choix parmi son conseil d’administration d’avoir zéro francophone. […] N’êtes-vous pas d’accord avec moi que pour l’ensemble des Québécois, il s’agit un peu d’une claque au visage », a-t-il demandé.

La Presse avait révélé la semaine dernière que la plus grande compagnie de chemin de fer du pays avait fermé les portes de son conseil d’administration aux francophones, et ce, même si son siège social est à Montréal et qu’elle est assujettie à la Loi sur les langues officielles. Des employés ont également dénoncé plusieurs incidents linguistiques survenus à la gare de triage Taschereau avec l’arrivée de plusieurs employés unilingues anglophones.

« En effet, on est au courant de la situation au CN », a répondu M. Labbé. Il a ensuite ajouté que la situation sera corrigée « dans la prochaine année », après le départ prévu de deux membres du conseil d’administration dans les mois à venir. « Donc, la situation devrait être adressée [sic]. »

Lors de son témoignage d’introduction en comité, M. Labbé s’est adressé uniquement en anglais aux parlementaires. Le détail n’a pas échappé au député bloquiste qui a demandé s’il existait « une culture d’entreprise qui est hostile au français ».

« Ça fait 24 ans que je suis au CN, a expliqué le vice-président du CN. Je viens de la Beauce et je suis présentement en Alberta. J’ai toujours eu l’opportunité d’avoir les communications au CN anglais-français. Donc, je m’exprime plus en anglais étant en Alberta. »

Sean Finn, le vice-président directeur aux services corporatifs et chef de la direction des affaires juridiques du CN avait indiqué à La Presse que le CN avait été pris de court lorsque Jean Charest avait décidé de se lancer dans la course à la direction du Parti conservateur. Il avait été nommé au conseil d’administration de l’entreprise 22 jours plus tôt pour un mandat de cinq ans.

Le Nouveau Parti démocratique veut que les hauts dirigeants de la compagnie de chemins de fer témoignent aussi devant le comité des langues officielles pour répondre à des questions plus pointues sur le respect du français et de l’anglais au sein de l’entreprise. Le député Alexandre Boulerice doit déposer une motion en comité lundi après-midi.