(Montréal) L’inflation est forte dans les activités d’emballage de TC Transcontinental, si bien que les prix de la société peinent à suivre l’appréciation du prix de ses intrants.

Le prix de la résine a augmenté à 14 reprises au cours des 12 derniers mois, note François Olivier, président et chef de la direction de l’imprimeur et spécialiste de l’emballage. « C’est augmentation, après augmentation, après augmentation », a-t-il expliqué lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre avec les analystes financiers.

La résine est l’une des principales composantes utilisées dans la fabrication de l’emballage de plastique. Le type de résine utilisé pour l’emballage du fromage et de la viande est difficile à trouver alors qu’un « accident » est survenu chez un de ses fournisseurs, explique le dirigeant. « Il y a des types de résine qui sont difficiles à trouver en ce moment, nous trouvons des manières de servir nos clients et nous ne prévoyons pas de souffrir de cette situation. »

La montée des prix a nui à la rentabilité de l’emballeur au troisième trimestre 2021 (terminé le 25 juillet dernier). La société a des ententes contractuelles avec ses clients qui permettent d’ajuster les prix selon la variation du marché de la résine. Il y a cependant un délai de deux à trois mois avant qu’elle puisse transmettre cette augmentation à ses clients, affirme M. Olivier.

Malgré une amélioration de la demande, le bénéfice net de Transcontinental a décliné de 41,8 %, ou 20,2 millions, pour s’établir à 28,1 millions au cours de la période de trois mois terminée le 25 juillet dernier. Outre la résine, la diminution de la subvention salariale et la variation du dollar canadien ont aussi eu un impact négatif.

Le dirigeant s’est voulu rassurant quant au pouvoir de négociation de l’entreprise. « Nos usines sont très occupées, s’ils [les clients] ne veulent pas accepter l’augmentation, ils peuvent aller ailleurs. »

Pour les activités d’impression de circulaires, la baisse de l’achalandage dans les détaillants nuit aux activités d’impression du Publisac, reconnaît M. Olivier. À plus long terme, il croit que la pandémie aura démontré l’importance des offres promotionnelles imprimées pour les commerces qui ont pignon sur rue.

Les dirigeants des grands détaillants semblent accorder une plus grande importance stratégique à leurs activités en magasin afin de concurrencer le commerce en ligne, observe-t-il. « Nous sommes le meilleur partenaire pour amener les clients en magasin. »

La situation demeure difficile du côté de l’impression de magazines tandis que le nombre de pages et de numéros décline. « Ça reste une partie de nos activités qui est maintenant très petite. »

Résultats inférieurs aux attentes

M. Olivier s’est dit satisfait des résultats opérationnels de l’entreprise, compte tenu des conditions du marché. Le bénéfice ajusté par action est toutefois inférieur aux attentes des analystes.

Il a décliné de 35,6 %, à 0,51 $, par rapport à la même période l’an dernier. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 0,57 $, selon une recension faite par Refinitiv.

À la Bourse de Toronto, l’action de Transcontinental perdait 1,23 $, ou 5 %, à 23,17 $, à la fermeture.

Les revenus, pour leur part, augmentent de 5,8 %, ou 34,2 millions, passant de 587,4 millions au troisième trimestre de 2020 à 621,6 millions pour la même période en 2021.

L’entreprise montréalaise a indiqué que le secteur de l’impression a affiché une croissance interne de plus de 14 % comparativement à l’an dernier, où les effets de la pandémie étaient plus importants.

M. Olivier s’est aussi dit optimiste quant aux perspectives du secteur de l’emballage, sur lequel l’entreprise mise pour assurer sa croissance à long terme. Il croit être en bonne posture pour afficher une croissance interne au quatrième trimestre et au cours de l’exercice 2022.

« Nous continuons de concrétiser des ententes importantes et prometteuses avec plusieurs clients, tandis que nos emballages durables, qui contribuent à l’économie circulaire du plastique, prennent de l’essor. Tout ceci est de bon augure pour nos perspectives de croissance pour les années à venir. »