Caprion Biosciences annoncera aujourd’hui l’acquisition d’un concurrent californien, Serametrix. La transaction permettra notamment à la société montréalaise de diagnostic sanguin de prendre pied en Chine. Explications.

Croissance

Caprion se spécialise dans les analyses sanguines pour les essais cliniques pharmaceutiques. « Tranquillement, nous avons acquis une position de leadership mondial dans nos domaines cibles, notamment l’analyse de biomarqueurs du système immunitaire », explique Martin LeBlanc, PDG et cofondateur de Caprion, dont les laboratoires et bureaux sont situés dans le complexe scientifique de l’UQAM, près de la Place des Arts.

« On a fait une acquisition en Belgique en 2016, on a triplé le nombre d’employés depuis quelques années. Les contrats de recherche sont dominés par de très gros joueurs. Nous nous spécialisons dans les analyses un peu plus complexes et sur mesure, avec une forte valeur ajoutée pour les essais cliniques. Nous parlons aux petites compagnies comme nous pour grandir ensemble, et parfois ça débouche sur une acquisition comme avec Serametrix. »

Jusqu’en 2016, Caprion visait aussi à offrir des services de diagnostic médical dans le cancer du poumon et le diabète, notamment. « Le test diagnostique pour le cancer du poumon vise à éviter les biopsies et les chirurgies non nécessaires, dit M. LeBlanc. Il vient d’être homologué aux États-Unis. On avait aussi pensé à le commercialiser ici, mais on s’est rendu compte qu’il y a moins de chirurgies invasives non nécessaires au Canada et que le diagnostic médical est un domaine plus difficile. Nous continuons à avoir des redevances sur le test aux États-Unis, mais nous avons préféré nous concentrer sur la recherche à forfait. »

Oncologie

Serametrix a une spécialisation très particulière : l’analyse des cellules suppressives d’origine myéloïde, un type de cellules qui prédit la réponse à un nouveau type de thérapie en oncologie. « Elles sont annonciatrices de la non-réponse aux thérapies immunitaires par anticorps, dit M. LeBlanc. C’est la manne en ce moment. Ça ne marche pas pour tout le monde et ça coûte très cher, alors il est important de comprendre rapidement quel patient a moins de chances de bien répondre aux traitements. Nous, on faisait un peu d’analyse de cellules suppressives d’origine myéloïde, mais Serametrix a un brevet sur un algorithme avec une meilleure précision. Ça nous donne un avantage. » Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, le chiffre d’affaires de Serametrix non plus.

Chine

Serametrix est très présente dans la zone Asie-Pacifique, avec des laboratoires en Australie, et a un partenariat avec un laboratoire chinois. « C’est un pas que nous devions faire, dit M. LeBlanc. La Chine ne permet pas que des échantillons sanguins quittent le pays, alors il nous fallait une présence sur place pour offrir nos services aux essais cliniques en Chine. Serametrix avait déjà évalué son partenaire et validé ses compétences, donc nous pouvons offrir nos technologies directement en Chine. »

Caprion Biosciences en chiffres

275 : Nombre d’employés de Caprion, dont 220 à Montréal 15 : Nombre d’employés de Serametrix De 70 à 75 millions de dollars : Chiffre d’affaires de Caprion 2000 : Fondation de Caprion 2008 : Fondation de Serametrix Source : Caprion