Bombardier a confirmé ce matin son intention d'amorcer dès cette année la livraison d'appareils C Series fabriqués à Mirabel au transporteur américain Delta, tirant ainsi profit de la décision favorable rendue à son endroit par la Commission américaine du commerce international (USITC).

« Les avions de Delta font définitivement partie de notre calendrier de production pour 2018 », a indiqué le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, dans une conférence téléphonique avec les analystes ce matin.

La commande placée par Delta en avril 2016 prévoyait les premières livraisons d'appareils CS 100 à compter du mois d'avril 2018. La plainte de Boeing est toutefois venue bouleverser ses plans. Durant les audiences devant l'USITC, tant Delta que Bombardier s'étaient dit disposés à attendre la mise en place de la ligne d'assemblage final prévue à Mobile, en Alabama, pour construire ces avions.

La décision favorable de l'USITC aura ramené ces plans à leur état d'origine. Les premiers avions destinés à Delta seront fabriqués à Mirabel, en attendant la ligne de Mobile. Cette dernière, qui devrait coûter environ 250 à 300 millions de dollars américains à construire, est par ailleurs toujours dans les plans, a indiqué M. Bellemare.

L'entreprise n'a pas indiqué si le calendrier original, avec une première livraison en avril, sera maintenu. Selon M. Bellemare, des discussions ont lieu avec Delta pour déterminer la logistique.

L'USITC a rendu publics hier soir les motifs de sa décision rendue de façon unanime par ses quatre commissaires le 26 janvier dernier. Ces motifs ouvraient la porte à des livraisons provenant du Canada. 

« Le vote de 4-0 était un bon moment, mais la publication des motifs hier soir en était encore un meilleur », s'est réjoui M. Bellemare.

Boeing pourrait toujours en appeler de cette décision, mais cela ne semble pas inquiéter Bombardier 

« On ne va pas spéculer sur ce que fera ou ne fera pas Boeing, mais le ciel est dégagé devant nous pour quelques années et, en plus, nous avons notre projet en Alabama, alors nous sommes en voiture.

Hausse de participation dans la division ferroviaire

(Julien Arsenault, La Presse canadienne)

En plus d'avoir réduit sa perte au quatrième trimestre, Bombardier a bonifié sa participation dans sa division ferroviaire détenue en partie par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) au terme d'une bonne année.

Sa participation dans Bombardier Transport passera de 70 % à 72,5 % puisque certaines cibles de performance découlant de l'investissement de la CDPQ ont été dépassées. Par conséquent, la participation de la CDPQ, qui avait injecté 1,5 milliard US en 2015 pour acquérir 30 % de la division ferroviaire, diminuera de 2,5 %.

«C'est un résultat très positif qui profitera aux actionnaires de Bombardier», a souligné aux analystes M. Bellemare.

Au quatrième trimestre terminé le 31 décembre, Bombardier a affiché une perte nette de 109 millions US, ou 58 cents US par action, par rapport à une perte de 259 millions US, ou 12 cents US par action, il y a un an.

Les revenus se sont établis à 4,72 milliards US, en progression de 7,76 %.

En excluant les éléments non récurrents, le profit ajusté a été de 51 millions US, ou deux cents US par action, par rapport à une perte ajustée de 141 millions US, ou sept cents US, lors du quatrième trimestre en 2016.

Cette performance a dépassé de deux cents US par action la prévision des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient aussi sur des recettes de 4,75 milliards US.

«Plus important encore, les flux de trésorerie disponibles - un indicateur important pour les investisseurs - de 872 millions US ont dépassé notre prévision de 643 millions US», a souligné l'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux.

À la Bourse de Toronto, l'action de Bombardier prenait de l'altitude en après-midi, gagnant 35 cents, ou 10,64 %, pour se négocier à 3,64 $.

Pour l'exercice, la perte nette s'est chiffrée à 553 millions US, ou 25 cents US par action, comparativement à une perte nette de 981 millions US, ou 48 cents US, en 2016. L'entreprise a toutefois engrangé un profit ajusté de 63 millions US, ou trois cents US par action. En 2016, la perte ajustée avait été de 268 millions US, ou 15 cents US par action.

Le chiffre d'affaires est demeuré stable, à 16,2 milliards US.