Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en légère baisse jeudi, plombés par la possibilité d'une reprise des exportations libyennes et des indicateurs décevants en provenance de Chine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a baissé de 20 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,40 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a reculé à 107,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 52 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Ce recul des cours est «en partie dû aux rumeurs sur une reprise imminente des exportations en Libye», selon Bart Melek de TD Securities.

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a en effet annoncé jeudi la levée de l'état de force majeure dans le port d'Al-Hariga, dans l'est du pays, ouvrant la voie à la reprise des opérations dans ce port bloqué depuis neuf mois par des rebelles autonomistes.

La veille, l'armée avait annoncé avoir aussi pris le contrôle du port de Zwitina, conformément à un accord conclu dimanche avec les autonomistes.

Les deux parties se sont par ailleurs accordé un délai de deux à quatre semaines pour trouver un accord final permettant la levée du blocage des ports de Ras Lanouf et al-Sedra.

Les perturbations provoquées depuis juillet par des autonomistes membres des gardes des installations pétrolières ont provoqué une chute de la production à 250 000 barils par jour, voire moins, contre près de 1,5 million b/j en temps normal dans le pays.

Les acteurs du marché font toutefois preuve d'un «optimisme prudent» face à l'évolution de la situation en Libye, car plusieurs tentatives de résolution de cette crise ont échoué ces derniers mois, a remarqué Matt Smith de Schneider Electric.

Les cours du brut ont par ailleurs été fragilisés par des chiffres chinois «plutôt inquiétants» et «n'augurant pas d'une bonne perspective pour la consommation de pétrole», a ajouté le spécialiste.

Pékin a en effet vu ses exportations et importations reculer nettement en mars, respectivement de 6,6% et 11,3%, à rebours des prévisions des marchés.

De plus, «la Chine a importé 5,54 millions de barils de brut par jour en mars, soit 8% de moins que le mois précédent et le plus faible volume d'importation depuis cinq mois», pointaient les économistes de Commerzbank.

Ces chiffres décevants sur la deuxième économie mondiale étaient toutefois atténués par un indicateur encourageant aux États-Unis: les inscriptions hebdomadaires au chômage dans le pays ont fortement reculé pour la semaine close le 5 avril, atteignant leur plus bas niveau en près de 7 ans.

«Cela signifie qu'il y a plus de gens qui vont prendre leur voiture pour aller travailler et donc plus de consommation d'essence», a souligné Matt Smith.

Les investisseurs ont par ailleurs continué de surveiller de près la crise ukrainienne. Le Kremlin a fait savoir jeudi que le président russe Vladimir Poutine avait écrit aux dirigeants européens pour les avertir des risques pesant sur les livraisons de gaz russe vers l'Europe.