(Québec) Le gouvernement constate que la pandémie a fait mal aux aptitudes des jeunes Québécois en français et en mathématiques et choisit d’injecter 450 millions en cinq ans pour redresser la barre.

« Les effets négatifs de la pandémie ont entraîné un déclin des compétences, principalement en matière de littératie chez les jeunes », peut-on lire dans le budget dévoilé mardi.

Ce sont donc 50 millions qui iront, dès cette année, à soutenir la littératie et la numératie. Cette somme sera pratiquement doublée en 2024-2025.

L’État veut mettre en place une « plateforme de tutorat », comme il l’avait promis aux dernières élections, ou encore augmenter le nombre de conseillers pédagogiques qui accompagnent les enseignants du primaire et du secondaire.

Québec promet aussi d’ajouter des œuvres littéraires dans les écoles, et notamment des livres québécois.

« L’apprentissage du français constitue un atout tout au long de la vie des élèves. Il représente un véhicule d’apprentissage au service de toutes les disciplines et donc, un tremplin vers la diplomation », indique le budget.

Il s’agit d’une des mesures-phares en matière d’éducation du budget déposé mardi, qui prévoit des hausses de portefeuille de 6 % en éducation et de 5 % en enseignement supérieur.

Coup d’accélérateur pour les programmes particuliers

Le gouvernement profite de son budget pour appuyer sur l’accélérateur afin de doter toutes les écoles secondaires de « projets pédagogiques particuliers » en sports ou en arts, par exemple.

Le gouvernement de la CAQ n’avait pas caché son intention d’ajouter à toutes les écoles secondaires au moins un programme particulier. Il a choisi d’injecter 33 millions cette année en ce sens.

De nouveaux programmes seront donc accessibles dès l’automne 2023. Québec augmente aussi « le soutien financier aux parents de 200 $ à 300 $, réduisant ainsi leur contribution annuelle ».

« Ces mesures favoriseront, entre autres, la réussite éducative des élèves puisqu’ils pourront choisir un projet pédagogique correspondant à leurs champs d’intérêt », peut-on lire dans le budget.

5000 places de garde subventionnées

Le budget prévoit aussi des cibles ambitieuses dans les centres de la petite enfance (CPE) dès cette année. Le gouvernement promet de convertir 5000 places non subventionnées en places subventionnées en 2023-2024.

« Cette mesure permettra à un plus grand nombre de familles de profiter de la contribution réduite, qui est actuellement de 8,85 $ par jour », indique le budget.

La cible est ambitieuse : le gouvernement était parvenu à convertir 3549 places dans les deux dernières années.

Mais la conversion de ces places grèvera les finances publiques des prochaines années. Québec prévoit injecter 18,5 millions pour la conversion des places cette année. Mais les coûts de cette dépense récurrente augmenteront et l’État prévoit devoir dépenser 75,8 millions en 2024-2025 pour assumer cet engagement.

En savoir plus
  • 75,8 millions
    Somme prévue pour favoriser la conversion de places privées en places publiques en CPE pour 2024-2025.