Chose promise, chose due : Québec baisse les impôts, ce qui permettra à une personne vivant seule d’économiser jusqu’à 814 $ par année, et jusqu’à 1627 $ pour un couple. Voici six choses à savoir sur ce premier budget du deuxième mandat de la Coalition avenir Québec (CAQ), à nouveau écrit à l’encre rouge. Le retour à l’équilibre budgétaire est maintenu pour 2027-2028.

Baisses d’impôts

Le gouvernement Legault baisse les deux premiers taux d’imposition de 1 point de pourcentage. Le ministre des Finances, Eric Girard, renonce ainsi à récolter 9,2 milliards de dollars d’ici 2027-2028.

Cette baisse d’impôt est financée par des versements moins élevés que prévu au Fonds des générations. Le grand argentier la justifie en raison de la pénurie de main-d’œuvre et du ralentissement économique. En « aucun temps ni d’aucune façon » cette baisse du fardeau fiscal « ne se fera aux dépens des services publics », promet M. Girard.

Le budget 2023-2024 prévoit des investissements totaux de plus de 24 milliards de dollars sur cinq ans. Le déficit doit s’établir à 4 milliards en 2023-2024.

Déployer le « Plan santé »

La croissance des dépenses en santé s’élève à 7,7 %. Le gouvernement ajoute 5,6 milliards sur cinq ans au « Plan santé » du ministre Christian Dubé. De ce montant, 2,2 milliards serviront à pérenniser les centres de vaccination et de dépistage créés durant la pandémie et à y intégrer d’autres services de première ligne.

Québec consacre également 60 millions pour créer Santé Québec, dont le mandat sera d’améliorer l’efficacité du réseau. Une enveloppe de 146 millions servira à développer la plateforme de prise de rendez-vous « Votre santé », inspirée de « Clic santé ».

En matière d’accès aux soins en santé mentale, le gouvernement investit 211 millions sur cinq ans.

Améliorer la littératie

Les connaissances en lecture et en écriture des enfants ont régressé en raison de la pandémie. Le gouvernement injecte donc 449 millions sur cinq ans pour rehausser ces habiletés au primaire et au secondaire et 200 millions sur cinq ans pour moderniser la formation professionnelle.

Le budget 2023-2024 prévoit une croissance des dépenses atteignant 6 % en éducation. Québec se fixe l’objectif que « tous les élèves qui fréquentent [une école secondaire publique] aient accès » à un projet pédagogique particulier, comme une concentration scolaire dans les arts, en sciences ou dans les sports. Une enveloppe de 168 millions sur cinq ans est consentie à l’atteinte de cette cible.

Régime des rentes, revu et corrigé

Des modifications au Régime des rentes du Québec (RRQ) visent à « rehausser l’âge maximal pour demander sa rente de retraite de 70 à 72 ans et rendre les cotisations au [régime] facultatives à partir de 65 ans ».

De plus, dès le 1er janvier prochain, Québec permettra aux citoyens de 65 ans et plus qui bénéficient d’une rente de retraite de cesser de verser des cotisations au RRQ afin de les maintenir en emploi, dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre.

À ce sujet, 615 millions sur six ans sont prévus afin d’améliorer l’intégration socioéconomique des nouveaux arrivants, de mieux les régionaliser, de reconnaître leurs compétences acquises à l’étranger et de déployer Francisation Québec.

Le Québec n’est pas en récession

Le ministre des Finances, Eric Girard, prévoit toujours les probabilités d’une récession à 50 %. Son budget, toutefois, souligne à doubles traits que « le Québec n’est pas en récession ».

Depuis plusieurs mois, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont freiné la croissance économique. Le ministère des Finances prévoit que l’économie du Québec progressera en 2023 de 0,6 %, ce qui est plus élevé que ce qui est escompté par les prévisionnistes du secteur privé, à 0,3 %.

« L’année 2023 sera une période de transition » et « la progression du PIB réel devrait se situer à 1,4 % en 2024 », prévoit-on.

88 millions pour le français

Alors que le gouvernement promet un plan d’action d’ici l’automne pour renverser le déclin du français, le budget du ministre Girard prévoit 88 millions sur cinq ans pour mettre en œuvre la récente loi 96, qui modernise la Charte de la langue française (52,9 millions). Québec investit également pour créer un tableau d’indicateurs sur la situation linguistique au Québec (27,5 millions) et mettre en œuvre une campagne nationale de défense, de promotion et de valorisation du français (7,5 millions).

En culture, Eric Girard octroie 101 millions sur cinq ans à Télé-Québec pour augmenter son offre en émissions jeunesse.