(New York) L’exécutif américain se débattait encore mercredi pour tenter d’éviter une grande grève des cheminots du fret aux États-Unis, qui a déjà conduit la compagnie Amtrak à annuler tous ses trajets grandes lignes et fait craindre des perturbations d’ampleur pour l’ensemble de l’économie.

Les entreprises concernées et les deux syndicats représentant principalement les conducteurs de trains ont été convoqués à une réunion au ministère du Travail mercredi matin. Ils avaient déjà été contactés à plusieurs reprises par le président américain Joe Biden ou ses représentants.

« Toutes les parties doivent rester autour de la table, négocier de bonne foi pour résoudre les problèmes en suspens et parvenir à un accord », a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre lors d’un briefing.

« Un arrêt de notre système ferroviaire de fret serait inacceptable pour notre économie, le peuple américain et toutes les parties doivent s’atteler à éviter cela », a-t-elle ajouté.

Déjà, Amtrak a indiqué avoir annulé tous les trajets grandes lignes pour ses passagers à partir de jeudi « pour éviter d’éventuelles perturbations en cours de route ». La plupart des trains reliant Boston, New York et Washington sur la côte est ne sont toutefois à priori pas affectés.  

La fédération représentant les patrons du secteur a prévenu que si la grève débutait effectivement vendredi à minuit, cela mettrait à l’arrêt 7000 trains et pourrait coûter deux milliards de dollars par jour.

Syndicats de conducteurs

Les entreprises du fret ont commencé dès lundi à prendre des dispositions pour le transport de matériaux dangereux.

Le plus gros syndicat agricole aux États-Unis a de son côté appelé mercredi le Congrès à agir, soulignant que le transport de céréales par camion ou par bateau ne pouvait pas remplacer le transport par train.

D’autres organisations locales de transports de passagers ont prévenu, comme Virginia Railway Express, qui relie des villes du nord de l’État de Virginie à la capitale fédérale Washington, qu’elles devraient suspendre des lignes quand la grève débuterait.

Cette grève pourrait affaiblir Joe Biden à quelques semaines des élections législatives de mi-mandat, le président exprimant régulièrement son soutien aux syndicats, mais devant aussi éviter une crise économique au moment où les Américains font déjà face à une très forte inflation.

Les responsables de dix des douze syndicats du secteur sont déjà parvenus à un accord ces derniers jours.

Les membres de deux d’entre eux l’ont déjà ratifié, mais un autre, IAM District 19, a annoncé mercredi que ses 4900 membres avaient voté contre. IAM District 19 a toutefois souligné avoir accepté de reprendre les discussions, et ce jusqu’au 29 septembre.

Restent les deux syndicats représentant les conducteurs, BLET et SMART-TD, qui peuvent décider d’entrer en grève vendredi.

Leurs revendications ne portent pas tant sur les salaires que sur les dispositions autour des jours de congés et congés de maladie, les employés se plaignant de devoir parfois travailler sur de longues périodes faute de personnel suffisant.

Joe Biden avait déjà nommé un groupe spécifique en juillet pour faciliter les discussions et repousser la possibilité d’une grève.  

Les parties peuvent maintenant décider d’elles-mêmes de poursuivre les négociations. Le Congrès peut aussi agir en bloquant la grève ou en imposant les recommandations effectuées par le panel.