(Montréal) Le projet de loi visant à accroître la mobilité et la polyvalence des travailleurs de l’industrie de la construction a été adopté, jeudi, à l’Assemblée nationale.

Le projet de loi présenté par le ministre du Travail, Jean Boulet, permettra un plus grand partage des tâches entre certains métiers de la construction.

Il allégera également les règles qui encadrent la mobilité des travailleurs entre les différentes régions du Québec.

Il vise aussi à renforcer le rôle, la gouvernance et le fonctionnement de la Commission de la construction du Québec.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre du Travail, Jean Boulet

Le ministre du Travail s’est félicité de l’adoption de son projet de loi, qui va faciliter selon lui l’exécution des projets de construction. « C’est toute une série de moyens qui vont aider l’industrie à mieux réaliser les projets d’hôpitaux, d’écoles, de logements et d’infrastructures énergétiques, industrielles ou commerciales dont le Québec a besoin pour assurer sa prospérité et pour mener à bien la transition énergétique », a-t-il fait savoir par voie de communiqué.

Entrepreneurs

Les associations d’employeurs ont salué l’adoption du projet de loi, affirmant qu’il est de nature à accroître la productivité au chantier, notamment par le décloisonnement de certains métiers et une plus grande mobilité interrégionale des travailleurs.

« Bien que la nouvelle loi ne prévoit pas la pleine mobilité des travailleurs apprentis, l’ACQ estime que les changements apportés permettront une meilleure allocation des ressources. En effet, la nouvelle législation garantit aux travailleurs qualifiés et aux professionnels de divers métiers le droit de choisir librement leurs chantiers et leurs régions de travail. Pour l’ACQ, il est essentiel que l’accès à l’emploi ne soit pas limité par le lieu de résidence des travailleurs », a notamment commenté l’Association de la construction du Québec.

Syndicats

Les associations syndicales sont d’un tout autre avis. Elles craignent pour la qualité de certains travaux, à cause du partage des tâches, et pour les questions de santé et sécurité au travail.

Les opérateurs de machinerie lourde, par exemple, ont dénoncé la situation. « La direction du syndicat a impérativement interpellé le gouvernement à plusieurs reprises du danger immédiat qu’implique son principe de polyvalence dans son projet de loi  51, en autorisant tous les métiers de l’industrie de la construction à opérer de la machinerie lourde. Rappelons-nous que plusieurs métiers ont été exclus du concept de polyvalence pour des raisons de sécurité », a notamment déploré la section locale 791 de la FTQ-Construction.

Les associations syndicales appréhendent également les répercussions des nouvelles règles facilitant la mobilité interrégionale sur les travailleurs dans les régions éloignées et les frictions que cela pourrait causer, si ceux-ci se trouvent sans emploi, alors qu’ils voient débarquer des travailleurs des autres régions pour œuvrer dans les chantiers de leur région.