Déjà fortement engagée dans la transition énergétique, AtkinsRéalis Canada, la division canadienne de l’ancienne SNC-Lavalin, devra embaucher massivement au cours des prochaines années pour faire face à la demande grandissante de nouvelles infrastructures dans le secteur de l’énergie, notamment pour répondre aux gigantesques besoins d’Hydro-Québec, entrevoit la présidente Stéphanie Vaillancourt.

La firme d’ingénierie va notamment miser sur ses liens avec les établissements universitaires pour combler en partie ses besoins en main-d’œuvre spécialisée.

« Et ce ne sont pas seulement des ingénieurs qu’on va devoir embaucher, mais des biologistes, des environnementalistes, des professionnels de toutes les spécialités pour répondre à l’ensemble de nos besoins.

« L’an dernier, on a embauché plus de 4000 nouveaux employés à travers le monde. On embauche toujours », souligne Stéphanie Vaillancourt.

On le sait, Hydro-Québec prévoit investir plus de 160 milliards au cours des 10 prochaines années pour moderniser ses équipements, augmenter ses capacités de production et élargir son réseau de distribution avec la construction de trois nouvelles lignes de transmission qui vont nécessiter à elles seules 50 milliards d’investissements.

La production et la distribution d’électricité font partie de notre expertise mondiale. On a toujours été un partenaire d’Hydro-Québec, et l’ouvrage ne va pas manquer dans les prochaines années. On a aussi de gros projets en Alberta et en Colombie-Britannique dans le secteur énergétique.

Stéphanie Vaillancourt, présidente, Canada, d’AtkinsRéalis

Stéphanie Vaillancourt est devenue présidente, Canada, d’AtkinsRéalis à l’automne dernier, lorsque la firme mondiale d’ingénierie a complété la restructuration de ses activités par entité géographique avec une direction canadienne, une pour les États-Unis, une pour la Grande-Bretagne et une autre pour le reste du monde.

« Je suis présidente pour le Canada, mais cela exclut les activités dans le secteur du nucléaire qui forment un groupe mondial à part, qui est dirigé de Toronto. On a 4700 employés au Canada, 8000 si on compte le nucléaire, sur un total de 40 000 employés dans le monde. »

Stéphanie Vaillancourt a débuté chez SNC-Lavalin en 2016 à titre de vice-présidente séniore et trésorière avant de devenir vice-présidente exécutive, groupe Capital, et trésorière. Avant de se joindre au groupe d’ingénierie, elle a travaillé durant 13 ans chez BRP, où elle a été trésorière et responsable de l’allocation du capital.

Détenant un titre de comptable et ayant obtenu une maîtrise en ingénierie financière, Stéphanie Vaillancourt n’est pas la première financière à occuper les plus hautes fonctions dans une firme spécialisée comme AtkinsRéalis.

« Il y a Alexandre L’Heureux chez WSP et Philippe Adam chez Pomerleau qui sont aussi issus du milieu de la finance. On travaille pour de grandes entreprises de services qui ont des besoins très larges, ça dépasse la seule ingénierie. On doit s’assurer d’avoir les bonnes ressources pour répondre à la demande », souligne la présidente.

Des projets multisectoriels

À elle seule, la division canadienne d’AtkinsRéalis est occupée quotidiennement à la réalisation de 4000 projets différents chaque année, en moyenne. Certains clients sont à la source de plusieurs petits projets différents, et d’autres sont à l’origine de travaux de grande envergure.

« On peut intervenir à différents stades des projets, du design à la réalisation ou à titre de consultants. On a été dans la construction du nouveau pont Champlain, on est dans le REM, on va faire l’ingénierie du nouveau pont de l’île d’Orléans, on est aussi dans le design du projet d’hydrogène vert en Mauricie », énumère Stéphanie Vaillancourt.

AtkinsRéalis est aussi partenaire avec la Caisse de dépôt et placement dans le projet de train à grande fréquence que souhaite réaliser VIA Rail dans le corridor Québec-Toronto.

En plus de superviser les différentes équipes d’ingénieurs dans leurs multiples projets, Stéphanie Vaillancourt dirige les activités du groupe Exploitation et entretien.

« On a 28 projets dans lesquels nos équipes de maintenance et d’opération sont impliquées. Que ce soit pour le nouveau pont Champlain où on veut s’assurer de la durabilité des actifs pour au moins les 100 prochaines années ou le CHUM et le CUSM où on doit mettre sans cesse à jour les équipements, nos équipes sont très occupées », observe la présidente.

Stéphanie Vaillancourt est aussi responsable du groupe Capital qui veille sur les 2 milliards d’actifs qui sont la propriété d’AtkinsRéalis au Canada. On parle notamment ici de la portion restante de 6,75 % de l’autoroute 407 que le groupe possède en Ontario ou sa part dans la propriété du SkyTrain de Vancouver.

Le marché estime que le placement d’Atkins dans l’autoroute 407 représente aujourd’hui environ 10 $ sur les 55 $ de la valeur à laquelle s’échange le titre en Bourse. L’an dernier, cet actif a généré un dividende de 70 millions.

Depuis que l’entreprise a restructuré ses activités à l’échelle mondiale en vendant ses activités dans le secteur du pétrole et gaz et en mettant fin aux contrats de construction clés en main à prix fixe, il ne lui reste que le projet du REM à compléter et, heureusement pour Atkins, il n’y a pas eu jusqu’ici de dépassements de coûts majeurs à absorber.

« On va encore réaliser des projets de construction en alliance comme on le fait en Colombie-Britannique, mais on ne fera plus de contrats clés en main à prix fixe », précise la nouvelle présidente, Canada, d’AtkinsRéalis.