La nouvelle présidente et directrice générale d’Investissement Québec, Bicha Ngo, a touché une rémunération de 1,1 million au cours de l’exercice 2024, selon des documents déposés en commission parlementaire.

Le bras financier du gouvernement québécois a versé un peu plus de 1,7 million en primes à 10 hauts dirigeants en 2024. Le jeu de chaise musicale au sein de la haute direction rend toutefois la comparaison avec l’an dernier plus difficile.

Investissement Québec a précisé que les chiffres fournis aux élus sont une « estimation » et que le montant exact sera connu lors du dépôt du rapport annuel. La société d’État n’était pas en mesure de fournir plus de détails sur la performance des dirigeants par rapport à leurs objectifs.

« Les démarches menant à l’évaluation de l’atteinte des cibles sur lesquelles sont basées la rémunération des hauts dirigeants ne sont pas encore complétées : nous sommes dans ce processus présentement », commente sa porte-parole, Isabelle Fontaine.

L’information sera rendue publique lors du dépôt du rapport annuel au « début juin ». Le rendement annuel sera également dévoilé par la même occasion pour l’exercice 2023-2024.

Les primes des dirigeants demeurés au même poste ont toutefois diminué tandis qu’Investissement Québec a affiché un rendement négatif de 4,8 % en 2023, qui est pris en compte pour la prime versée l’année suivante.

La baisse s’explique principalement par une diminution de la prime annuelle, qui a été en partie compensée par une augmentation du régime d’intéressement à long terme.

Par exemple, Marie Zakaib, la première vice-présidente des ressources humaines et des communications internes, a reçu 249 471 $ en prime en 2024, comparativement à 271 294 $ l’an dernier. Celle d’Hubert Bolduc, président d’Investissement Québec International, a reculé de 245 607 $ à 224 607 $.

Le recul a été plus important pour les employés d’Investissement Québec. Quelque 1200 employés et dirigeants d’IQ avaient reçu l’équivalent de 7,1 millions en primes en 2024 pour l’exercice 2022-2023, selon des données obtenues par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information en juin dernier.

L’année précédente la société avait versé une somme record de 12,3 millions sous forme de rémunération variable incitative.

Outre la performance financière, la rémunération variable est basée sur un facteur de développement économique et organisationnel ainsi que sur un facteur individuel, avait précisé Investissement Québec.

Le directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), François Dauphin, voyait d’un bon œil que plusieurs aspects de la mission d’Investissement Québec soient pris en compte dans l’établissement de la rémunération.

« C’est bien ainsi, commentait-il en entrevue en juin dernier. C’est le bras financier du gouvernement. Investissement Québec doit prendre des risques pour favoriser le développement économique. »