L’industrie minière est depuis longtemps au cœur de l’activité économique québécoise et elle l’est encore davantage avec le développement de la filière des minéraux critiques et de leur exploitation sur notre territoire. Une réalité qui n’échappe pas à Manon Rouillier, qui a fondé une boîte de communication qui se consacre à l’industrie minière.

C’est en 2009 que Manon Rouillier fonde la firme de communication Manon Rouillier Stratégie Marketing, qui va rapidement se spécialiser auprès des entreprises du secteur minier, ainsi que des secteurs forestier et manufacturier en région.

« J’ai débuté ma carrière de communicatrice à Québec chez Louis Garneau, puis dans les entreprises du secteur des technologies de l’information comme directrice des communications, mais en 2009, en plein congé de maternité, j’ai décidé de lancer ma propre boîte », explique l’entrepreneure native de l’Abitibi-Témiscamingue.

Son père, Marcel Rouillier, a fondé à Amos l’entreprise Forages Rouillier, qui a été reprise par son fils Mario, il y a 25 ans, et le groupe compte aujourd’hui plus de 300 employés répartis dans plusieurs divisions, dont MBI Global, un manufacturier et distributeur de solutions complètes de carottage.

« À mes débuts, j’ai accompagné mon frère dans le lancement de nouveaux produits et j’ai obtenu le mandat de réaliser toute la stratégie de communication de Royal Nickel.

On a grandi par la suite en réalisant des mandats de communication marketing pour des manufacturiers qui desservent les sociétés minières et aussi pour les compagnies minières d’exploration et d’exploitation.

Manon Rouillier

Aujourd’hui, l’entreprise réalise 60 % de ses revenus avec sa clientèle de plus de 30 entreprises manufacturières québécoises qui œuvrent pour l’industrie minière et l’autre 40 % directement auprès de compagnies minières.

« Il y a toujours de nouveaux développements et de nouvelles gammes de produits. On fait leur stratégie de communication et de marketing, qu’on décline sur plusieurs plateformes.

« Nos entreprises exportent partout dans le monde et on les accompagne. On reste encore très actif dans le présentiel, en participant aux salons de l’industrie avec des kiosques de nos entreprises sur place », explique la communicatrice.

Manon Rouillier accompagne d’ailleurs cette semaine à Toronto plusieurs de ses clients au Congrès annuel des prospecteurs et entrepreneurs de l’industrie de l’exploration et de l’exploitation minières canadienne. La grande convention annuelle de l’industrie.

La PDG souligne au passage que son entreprise Rouillier a été nommée l’an dernier Entreprise de services de l’année au congrès annuel de l’Association de l’exploration minière du Québec, devenant ainsi la première entreprise hors du secteur minier à remporter ce prix.

Au mois de mai, elle va participer à Vancouver au congrès annuel de l’Industrie canadienne des mines, qui se déroule chaque année en alternance à Montréal et à Vancouver.

Plus grande présence féminine dans l’industrie

L’accompagnement de Rouillier ne se limite pas aux entreprises manufacturières du secteur. L’entreprise réalise plusieurs mandats de sociétés minières établies.

« On a fait, par exemple, toute la campagne de communication de la société Sayona et de son complexe de transformation de lithium à La Corne, en Abitibi.

« Il s’agissait d’une campagne de rayonnement pour faire connaître au grand public le lithium d’ici. On a fait leur site web et géré leurs réseaux sociaux ainsi que la marque employeur et leur recrutement », soumet Manon Rouillier.

L’entreprise Rouillier, avec sa vingtaine d’employés basés à Québec, va aussi accompagner le projet minier Windfall, détenu à 50 % par Osisko et 50 % par le groupe Gold Fields, dans le lancement de sa nouvelle mine d’or au nord de Lebel-sur-Quévillon.

« Ils vont devoir recruter l’an prochain 200 employés pour lancer leur projet. On va faire toute la campagne de communication pour ce nouveau projet », souligne l’entrepreneure, qui va se rendre sur place la semaine prochaine et vivre quatre jours dans le campement pour coordonner le tout.

L’implication de Manon Rouillier au secteur minier ne se limite pas aux seuls mandats de communication marketing que son équipe obtient des acteurs de l’industrie ; elle milite aussi pour une plus grande diversité dans le monde minier.

« Les femmes ne représentent que 12 % des emplois du secteur minier, contre 48 % dans les autres secteurs d’activité. Ce sont des emplois bien rémunérés à plus de 50 $ de l’heure, et les nouvelles technologies ont beaucoup facilité les opérations et devraient permettre une plus grande diversité », observe la PDG.

Manon Rouillier a grossi les rangs de Women in Mining Canada, un groupe fondé en 2009 qui œuvre à une meilleure représentativité des femmes dans l’industrie.

« On a trois chapitres au Québec, j’ai créé celui de l’Abitibi-Témiscamingue et j’en suis la présidente et je suis présidente du chapitre de Québec. Il en existe un autre à Montréal.

« On cherche à développer un meilleur sentiment d’appartenance en organisant des évènements pour inspirer nos membres. On a aussi mis sur pied une plateforme de mentorat en Abitibi », précise la PDG.

Même si les nouveaux investissements dans le secteur minier sont légèrement au ralenti, Manon Rouillier ne prévoit pas chômer au cours des prochaines années, alors qu’on ne s’attend pas notamment une remontée des prix de l’or en 2024.

« L’innovation continue toujours. Il va y avoir des lancements de nouveaux produits, il va y avoir encore beaucoup de consolidation dans le secteur. J’ai grandi dans cette industrie et elle n’a pas fini de grandir », anticipe la communicatrice.