(Toronto) Alors que de nombreux acheteurs se pressent dans les centres commerciaux pour rechercher les bonnes affaires du Vendredi fou, Dianne Debarros sera à la recherche de jouets et d’ordinateurs portables à prix réduit dont ses enfants auront bientôt besoin pour l’école.

La résidante de Sarnia, en Ontario, a déjà commencé ses achats de Noël, mais souhaite compléter ses achats en visitant Real Canadian Superstore, où la chaîne distribue des points de fidélité en échange de 100 $ d’achats dans certains de ses rayons.

« J’ai l’impression que ces dernières années, les ventes et les prix n’étaient pas très bons, mais cette année, les prix semblent raisonnables et les incitations sont là », a observé Mme Debarros. Elle et son partenaire, Tom, gèrent un compte de réseaux sociaux de chasse aux bonnes affaires sur Instagram et TikTok.

La mégasolde d’avant Noël sera particulièrement bien accueillie par les Canadiens qui se sentent stressés par l’argent cette année.

L’inflation reste supérieure à l’objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada, ce qui maintient les prix à un niveau élevé pour les biens d’équipement ménager et les achats importants, alors même que la hausse des taux d’intérêt fait gonfler les paiements hypothécaires de nombreux propriétaires.

La conjonction de facteurs encourage davantage de Canadiens à rechercher des aubaines et même à réduire leurs dépenses des fêtes.

Des dépenses prévues en baisse

Deloitte prédit que l’acheteur canadien moyen dépensera 1347 $ durant cette période des fêtes, soit une baisse de 11 % par rapport à l’année dernière.

Environ la moitié des plus de 1000 Canadiens interrogés par la société de conseil prévoient d’acheter uniquement ce dont leur famille a besoin pendant la période des fêtes. Quelque 71 % rechercheront des articles en solde et 29 % opteront pour des détaillants moins chers pour faire leurs achats.

« Les Canadiens cherchent vraiment à maximiser leur dollar », a affirmé Mme Debarros.

Ensemble, le couple donne des conseils sur la façon d’économiser de l’argent sur les achats, faisant du Vendredi fou une période privilégiée de l’année.

Cependant, cette journée n’a pas toujours été l’une des plus grandes occasions de faire du magasinage.

Ses origines remontent aux années 1960, lorsque les gens affluaient à Philadelphie à l’occasion de l’Action de grâce aux États-Unis et d’un match de football militaire annuel organisé dans la ville. Les policiers devaient travailler de longues heures et faire face à un afflux de visiteurs parfois chahuteurs, ce qui les a incités à commencer à appeler cette période Vendredi fou.

Les détaillants — dans l’espoir d’attirer les clients — ont finalement adopté le nom et ont commencé à utiliser la date pour proposer des soldes. Au fil du temps, les ventes du Vendredi fou se sont étendues à tout le pays et, plus récemment, au Canada.

Des soldes plus longtemps

Désormais, il est si courant pour les magasins d’offrir des soldes du Vendredi fou que beaucoup ont étendu cette pratique au mois de novembre.

Mais certains soutiennent que la nature plus longue de la période des soldes a rendu la journée elle-même moins importante pour les Canadiens.

« La journée du Vendredi fou a perdu de son éclat », a déploré Nick Muriella, vice-président du marchandisage et de la chaîne d’approvisionnement chez Toys’R’Us Canada.

Son observation est survenue une semaine avant le Vendredi fou. À ce moment-là, de nombreux magasins proposaient déjà des rabais depuis début novembre. Il a donc conclu que le Vendredi fou était « simplement devenu une autre façon de dire soldes ».

Staples Canada a commencé ses ventes le 1er novembre parce qu’elle a remarqué que les consommateurs faisaient leurs achats plus tôt.

« Ils essaient vraiment de ne pas partir à la dernière minute », a relaté Rachel Huckle, présidente et directrice de l’exploitation du détaillant.

« Ce que nous ont dit de nombreux clients, c’est que lorsqu’ils s’y prennent à la dernière minute, ils se précipitent généralement et prennent donc des décisions qu’ils n’auraient pas prises à un certain niveau de prix, franchement en désespoir de cause. »

Pour atténuer une partie de cette ruée, la chaîne a introduit des garanties que certains de ses produits ne verront pas leurs prix baisser davantage pendant la période des fêtes, afin que les acheteurs puissent avoir confiance dans leurs achats.

Malgré les ventes prolongées et la garantie, Mme Huckle s’attend toujours à voir les gens remplir les magasins de son entreprise vendredi, car beaucoup considèrent que c’est le jour où ils intensifieront leurs achats.

D’autres, a-t-elle dit, seront des « créatures d’habitudes ».

« Je pense toujours que nous allons avoir ceux qui sont de dernière minute, qui continueront à faire leurs achats tout au long de la saison. »