L’intégration des principes et des objectifs de type ESG (environnement, société, gouvernance) dans le développement et la gestion de grands projets et de bâtiments d’envergure est désormais synonyme de « création de valeur ».

« Les développeurs et les gestionnaires de grands projets ne peuvent plus penser et gérer seulement en fonction du ‟retour sur l’investissement”. Désormais, ils doivent en évaluer l’impact total sur des dizaines d’années à venir. Et pour ce faire, il faut impliquer toutes les parties prenantes dès les premières étapes de conception d’un projet », selon Marie-Claude Dumas, présidente et cheffe de la direction des activités canadiennes de la firme de génie-conseil WSP.

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Un panel sur les « Grands projets à l’ère ESG » était organisé lundi par le Cercle canadien de Montréal.

À la tête d’activités regroupant 12 500 personnes au Canada – sur les 70 000 sur le plan mondial chez WSP –, Mme Dumas participait lundi à un panel sur les « Grands projets à l’ère ESG » organisé par le Cercle canadien de Montréal.

« Même encore incomplète, l’intégration des principes de type ESG devient tellement créatrice de valeur dans la gestion de notre entreprise et de nos nombreux projets que nous ne pourrions plus revenir en arrière », a souligné pour sa part Marie-Claude Houle, présidente et chef de la direction de l’entreprise EBC, qui emploie 1500 personnes sur des chantiers d’infrastructures et de bâtiments institutionnels au Québec et au Canada.

« En matière d’environnement, par exemple, nous considérons chez EBC que les objectifs de carboneutralité et de durabilité doivent être intégrés dans les premières étapes de conception d’un projet d’infrastructure ou de bâtiment d’envergure. »

« Faire mieux »

Dans le secteur des grands immeubles, Annie Houle, dirigeante des activités canadiennes chez Ivanhoé Cambridge, le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a expliqué que l’intégration des principes ESG s’effectuait d’abord sur le plan de l’entretien et de l’aménagement des immeubles.

« C’est bien beau de vouloir ‟construire vert”. Mais il n’en demeure pas moins que l’un des meilleurs moyens de réduire l’impact environnemental en immobilier est d’abord de bien entretenir et d’améliorer les immeubles existants », a indiqué Mme Houle.

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Annie Houle, dirigeante des activités canadiennes chez Ivanhoé Cambridge

Quand on cherche constamment à faire mieux avec les immeubles que nous avons déjà, on a moins besoin d’en construire davantage.

Annie Houle, dirigeante des activités canadiennes chez Ivanhoé Cambridge

Chez Ivanhoé Cambridge, le souci de « faire mieux » en matière d’impact environnemental se manifeste notamment par des efforts d’efficacité et de conservation de l’énergie.

Mais aussi, a expliqué Annie Houle, on est de plus en plus attentif aux possibilités d’ajuster l’usage des immeubles existants en fonction des changements sociétaux dans leur voisinage.

Elle a cité en exemple la rénovation de terrains de stationnement sous-utilisés dans certains centres commerciaux.

Annie Houle a aussi fait mention de l’intégration d’œuvres d’art à l’intérieur et à l’extérieur des immeubles lors de projets de rénovation et de modernisation comme un moyen de revaloriser l’empreinte sociale de ces immeubles dans leur milieu environnant.