Si vous parcourez les marchés publics québécois cet été, vous pourrez étancher votre inextinguible soif de nouvelles découvertes avec un vin local, un cidre de la région, un hydromel du cru, voire une mistelle de poire des parages, qui peuvent tous titrer à de respectables degrés, mais vous n’y trouverez pas de bières de la microbrasserie du coin. Pas permis.

Cette apparente disparité dans le traitement d’honnêtes boissons alcoolisées fait l’objet d’une dénonciation et d’une campagne de l’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ) et de l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ), dans le cadre de la Semaine québécoise des marchés publics qui se déroule du 3 au 13 août.

« Depuis longtemps, l’AMBQ et l’AMPQ espèrent des modifications législatives ou un nouveau règlement qui permettraient enfin aux microbrasseries de commercialiser leurs produits directement en marché public », indique Jean-Nick Trudel, directeur général de l’Association des marchés publics du Québec.

Son association fait valoir que l’Ontario a revu en 2021 son programme pour les marchés producteurs afin de permettre aux microbrasseurs de vendre leurs produits dans les marchés publics reconnus.

« On est la dernière province canadienne à toujours interdire la vente de bière pour emporter au sein du réseau des marchés publics », martèle Jean-Nick Trudel.

Il reconnaît que l’accès à ce segment de marché ne videra pas les cuves et ne remplira pas les coffres des microbrasseries.

« Mais on sait que c’est quand même un peu plus difficile ces temps-ci et, en définitive, on espère accueillir l’ensemble des entreprises bioalimentaires québécoises au sein des marchés publics, dit-il. Ce sont des endroits qui devraient leur appartenir aussi pour venir rencontrer la clientèle plus avertie et plus sensible aux produits du terroir, et aussi pouvoir parler de leur entreprise, de leurs techniques brassicoles et compléter le panier d’achats des clients. »

Les marchés publics y trouveraient aussi leur compte.

« Pour les marchés publics, ça représente une location de kiosques supplémentaires, mais surtout un produit d’appel différent pour grossir la clientèle intéressée par les marchés publics », explique le directeur général de l’AMPQ.

Iniquité territoriale

Selon le portrait statistique de l’industrie brassicole québécoise dressé par l’AMBQ en mars 2023, 109 entreprises brassicoles sur 324, soit 34 % des microbrasseries du Québec, sont situées dans des villes de moins de 10 000 habitants, partout dans la province.

Or, la directive de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ), qui permet aux fabricants artisanaux de vins, cidres et autres mistelles de vendre leurs produits dans les marchés publics, tend à favoriser les entreprises et marchés du sud de la province, où le climat est plus propice à la production de fruits.

Pour ce qui est du réseau « vers la Côte-Nord, le Lac-Saint-Jean, plus haut en Outaouais ou en Abitibi, les boissons alcoolisées qui expriment le terroir passent par la bière, mais leurs marchés publics ne peuvent pas les accueillir », soulève Jean-Nick Trudel. « Il y a à notre sens une certaine forme d’iniquité territoriale. »

Ce n’est pas la première fois que l’AMPQ et l’AMBQ formulent cette demande, mais elles se heurtent aux complexités de la réglementation et de l’appareil gouvernemental. « On se fait reporter d’un ministère à l’autre, d’une personne à l’autre », déplore Jean-Nick Trudel.

« La réticence est dans la non-action. Si le gouvernement voulait agir en ce sens par voie de règlement, il pourrait le faire. »

« Caractère artisanal »

Pourquoi la directive de la RACJ n’accorde-t-elle pas la même permission aux microbrasseries ?

« En fait, la raison est la suivante : la directive est basée sur le caractère artisanal et la reconnaissance du statut de producteur agricole par le MAPAQ », a expliqué par courriel l’avocate Joyce Tremblay, porte-parole de la RACJ. « La matière première est produite par le fabricant lui-même et c’est le principe de la terre à la bouteille. Les fabricants de bière n’ont pas le statut agricole et ne produisent pas leur propre matière première. »

Pour accorder cette permission aux microbrasseries, « il faudrait spécifiquement faire une modification législative », a-t-elle ajouté au téléphone.

Le cadre juridique et réglementaire complexe des activités encadrées par la RACJ a été élaboré au fil des années par les différents gouvernements en tenant compte de l’intérêt public, de la santé publique, de la sécurité publique et de la tranquillité publique, fait valoir la RACJ.

Un changement ouvrant la porte aux microbrasseries devra être étudié avec les mêmes préoccupations et avec les partenaires concernés. À savoir :

  • la Santé publique pour évaluer l’impact des mesures sur la santé de la population ;
  • la Sécurité publique en raison des enjeux liés au non-respect des lois ;
  • le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie pour ce qui concerne les effets sur l’écosystème de fabrication et de vente d’alcool ;
  • le ministère des Finances pour les répercussions sur la Société des alcools du Québec et sur l’Agence du revenu en raison des risques de contrebande et d’évasion fiscale.

Si la demande lui en est faite, la RACJ affirme qu’elle collaborera avec l’ensemble des partenaires et fera ses observations pour qu’une décision éclairée soit prise par le gouvernement.

« On est à l’écoute, soyez-en assuré », a indiqué Joyce Tremblay.

Il serait plus simple que tous ces gens se rencontrent autour d’une bonne bière locale pour vider un verre... et la question.

Un cinquième établissement Strøm spa nordique dans les Laurentides

IMAGE FOURNIE PAR STRØM SPA NORDIQUE

Le Strøm spa nordique Saint-Sauveur

Ce n’est pas parce qu’on est dans les spas qu’on ramollit. Strøm spa nordique annonce l’ouverture d’un cinquième spa, cette fois à Saint-Sauveur, dans les Laurentides. L’entreprise avait fait en 2022 l’acquisition de deux spas de l’endroit, Polar Bear’s Club et Bagni Spa Station Santé. Les deux établissements sont à courte distance l’un de l’autre, de part et d’autre de la rivière à Simon. Strøm spa nordique prévoit relier les deux rives par un pont pour permettre à sa clientèle de traverser le cours d’eau à pied sec et vivre « une expérience immersive ». Lors d’une première phase réalisée durant l’été 2023, les deux établissements seront réaménagés selon les normes de Strøm spa nordique. Une seconde étape plus structurelle touchera principalement le côté nord de la rive, en 2025. Strøm spa nordique gérera les deux établissements sous sa propre marque à compter du 5 octobre prochain. Fondée en 2009, Strøm possédait déjà des établissements dans l’île des Sœurs, à Sherbrooke, à Mont-Saint-Hilaire et dans le Vieux-Québec.

Une nouvelle bourse pour encourager l’entrepreneuriat féminin

PHOTO FOURNIE PAR LE CPQ

Infirmière de formation, Hermante Ayotte est la présidente-fondatrice de la Clinique de médecine industrielle et préventive du Québec (CMIPQ).

Il y a des noms qui méritent d’être retenus, et pas seulement en raison de la rareté du prénom. Hermante Ayotte. C’est le nom de la bourse d’une valeur de 50 000 $ dont le Conseil du patronat du Québec (CPQ) fait l’annonce pour encourager l’entrepreneuriat féminin. L’organisme lance un appel de candidatures en vue de la remise de la distinction, le 25 octobre prochain à la gare Windsor, à l’occasion de la deuxième édition du Gala Prospérité Québec. La bourse Hermante Ayotte sera décernée à une entrepreneure francophone du Québec « qui se distingue sur le plan entrepreneurial, social, personnel et familial », propriétaire majoritaire d’une entreprise québécoise. Le formulaire de mise en candidature doit être déposé au plus tard le 6 septembre. Originaire du Nouveau-Brunswick, Hermante Ayotte est arrivée à Montréal à l’âge de 18 ans. Elle y a ouvert en 1977 la première clinique médicale spécialisée détenue par une femme, la Clinique de médecine industrielle et préventive du Québec (CMIPQ), vouée à la santé et la sécurité du travail. Une des premières mentores au pays, elle a été l’instigatrice de nombreuses missions commerciales en Roumanie, en Hongrie et en Pologne.

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Deux mesures pour encadrer les baux commerciaux et protéger les petits commerçants

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

La rue Wellington, à Verdun

Résumons : les gros baux font de gros bobos aux petits commerçants. C’est ce qui survient dans de nombreuses rues commerciales du Québec, dont la rue Wellington, à Verdun, où plusieurs commerces ont récemment annoncé leur fermeture prochaine, en raison de hausses de loyer trop élevées. La députée de Verdun, Alejandra Zaga Mendez, et le responsable de Québec solidaire en matière d’économie, Haroun Bouazzi, proposent deux mesures pour encadrer les baux commerciaux et protéger les petits commerçants de la spirale immobilière. Ils suggèrent d’abord la création d’un bail commercial type, similaire à celui des baux résidentiels. Entre autres effets, cette mesure rendrait plus difficiles les clauses abusives. Ils recommandent également la création d’un registre national des baux commerciaux, où chaque contrat serait publié. Le registre foncier du Québec, où sont déjà consignés les actes de vente, pourrait servir à cet effet.

Le chiffre

3/4

L’Alliance des boutiques de vapotage du Québec (ABVQ) craint que plus de 75 % des quelque 400 boutiques de vapotage de la province ferment leurs portes d’ici Noël, en raison de l’interdiction des parfums et arômes à compter du 31 octobre, annoncée par le gouvernement Legault.