La fin de semaine de la fête nationale a été moins lucrative que prévu pour de nombreux restaurateurs. Au banc des accusés : le temps pluvieux et le smog.

L’achalandage dans les salles à manger et sur les terrasses pendant le long congé des célébrations entourant le 24 juin varie d’une année à l’autre, selon les propriétaires d’établissement interrogés. Mais la mauvaise qualité de l’air en fin de semaine causée par les incendies de forêt a fait fuir beaucoup de clients, particulièrement ceux qui affectionnent les terrasses.

En plein cœur du Vieux-Longueuil, la restauratrice Marion Fournier n’a pas connu l’achalandage qu’elle espérait. « Ç’a été vraiment plus tranquille que les autres dimanches, confirme la propriétaire du 267, casse-croûte spécialisé dans les hot-dogs coréens. Ça aurait dû être plus occupé. La rue est fermée. Notre terrasse est ouverte. »

En se promenant dans les alentours, Mme Fournier a pu constater que les autres restaurants étaient également en pénurie… de clients et qu’il y avait peu de passants dans la rue.

« C’est évident que les conditions météo peuvent avoir un impact sur l’achalandage, que ce soit la pluie ou le smog », soutient Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales à l’Association Restauration Québec (ARQ). « Dans [le cas du smog], il faut aussi dire que les recommandations de ne pas sortir ainsi que les articles [faisant état] de l’une des pires qualités de l’air à Montréal n’ont pas aidé. »

Même constat à Saint-Jean-sur-Richelieu, où les déjeuners ont été moins populaires que d’habitude au Restaurant Matinée. Le propriétaire, François Roy, a noté une baisse d’environ 15 % de son chiffre d’affaires par rapport à une fin de semaine normale. « Une légère pluie ou un temps gris [contribuent généralement à augmenter] les ventes. Mais pas le smog. Nous n’avions jamais vu ça ici auparavant. L’odeur de feu était intense en matinée. On espère que la situation reviendra à la normale d’ici peu. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Victor Afonso, copropriétaire du restaurant Tapeo

Comme d’autres restaurateurs, Victor Afonso, copropriétaire du restaurant Tapeo, dans le quartier Villeray, a décidé de fermer sa terrasse, dimanche soir, pour ne pas mettre « à risque » la santé de ses clients et de ses employés. Résultat : il s’est retrouvé avec moins de places disponibles.

Nathalie Côté, copropriétaire de Stella Pizzeria, qui compte une succursale sur le Plateau-Mont-Royal et une autre dans Rosemont, a aussi fermé ses terrasses… et ses fenêtres. Avec la pluie et le smog, les gens étaient moins enclins à sortir, reconnaît-elle. Elle a donc servi beaucoup moins de pizzas la fin de semaine dernière qu’à pareille date l’an passé. « Mais je ne vais pas me plaindre, souligne-t-elle. La nature a besoin d’eau, c’est triste, tout ce qui se passe. »

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Nathalie Côté, copropriétaire de Stella Pizzeria

Pour Jean-François Girard, qui dirige le Beaufort Bistro sur la Plaza St-Hubert, le mois de juin a été difficile. Lorsque le smog a commencé à se faire sentir en ville, il y a quelques semaines, le restaurateur notait déjà que « les gens sortaient moins ».

« Le début du mois de juin n’a pas été terrible », dit-il. Selon lui, la COVID-19, l’inflation et maintenant le smog sont autant d’incitatifs pour les gens de rester à la maison au lieu de sortir manger. Il mise maintenant sur les festivités de la Plaza prévues cet été pour avoir un meilleur mois de juillet.