Ottawa va investir près de 350 millions pour soutenir la décarbonation de l’industrie aérospatiale.

L’investissement permettra la création de l’Initiative de technologie aéronautique durable du Canada (INTAD), un réseau pancanadien qui sera dirigé par l’industrie afin de financer des projets collaboratifs de recherche et développement avec des entreprises à travers le pays. L’INTAD financera des projets liés à divers domaines technologiques comme l’architecture des aéronefs ou le carburant durable.

Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, en a fait l’annonce, lundi, dans le cadre du Salon de l’aéronautique du Bourget.

Il reviendra ainsi à l’industrie et non au gouvernement de déterminer les projets les plus porteurs. « On ne voulait pas nécessairement faire un investissement ciblé dans une compagnie, a expliqué le ministre en mêlée de presse. (On voulait voir) comment on pouvait aider l’écosystème canadien à être le plus performant. »

Le processus de sélection se fera de manière indépendante par un comité de l’industrie, a précisé la présidente de Pratt & Whitney Canada, Maria Della Posta, qui a participé au développement de l’INTAD. « Il n’y a pas une compagnie qui va avoir plus de poids que d’autres. »

Avec cette intervention, Ottawa vient occuper un espace que n’aurait pas été en mesure d’occuper le privé sans intervention gouvernementale, croit le ministre. « Il n’y a pas une entreprise qui, elle-même, va prendre ce risque-là, car ce sont des technologies qui vont être développées avec tout le monde. Si tu le fais en consortium et que tout le monde en bénéficie, tout le monde va être prêt à mettre un peu d’argent. »

Le gouvernement Trudeau n’a pas encore précisé d’échéances pour déployer l’enveloppe de 350 millions. « On n’a pas mis de terme, mais je souhaite qu’on puisse avoir les projets le plus rapidement. »

En toile de fond, la décarbonation de l’industrie reste un thème central du Bourget, qui a officiellement commencé lundi.

Avant le début officiel du salon, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé une aide annuelle de 300 millions d’euros (433 millions) pour l’horizon 2024-2030 pour encourager le développement d’un avion carboneutre ainsi qu’une aide de près de 200 millions d’euros (289 millions) pour développer la filière du carburant durable.

La pression s’intensifie sur le secteur de l’aviation qui est à l’origine de 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les émissions pourraient triper d’ici 2050, selon les projections de croissance de l’industrie, si l’industrie ne trouve pas des manières de réduire son empreinte.

S’il s’agit d’une petite proportion des émissions totales, l’empreinte environnementale du secteur est beaucoup plus grande lorsqu’elle est considérée sur une base de consommation individuelle, car une portion relativement restreinte de la population mondiale prend l’avion.