(New York) Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré vendredi qu’un certain nombre d’États et de villes aux États-Unis avaient offert « beaucoup plus d’argent » que le Canada pour attirer chez eux la nouvelle usine de batteries de Volkswagen, qui sera finalement construite en Ontario.

Mais le Canada a remporté la mise, selon lui, en raison de son approvisionnement en énergie propre, de sa main-d’œuvre qualifiée, de ses richesses minérales essentielles et de ses investissements dans la classe moyenne.

M. Trudeau a fait cette déclaration vendredi lors d’une allocution au Council on Foreign Relations, à New York.

L’usine de batteries pour véhicules électriques, qui sera construite près de St. Thomas, dans le sud-ouest de l’Ontario, fait l’objet de critiques parce qu’Ottawa a offert jusqu’à 13 milliards de subventions à la production pour concrétiser l’entente avec le constructeur automobile allemand.

M. Trudeau affirme que les avantages économiques et sociaux de l’implantation de cette usine au Canada l’emporteront largement sur les coûts, car Volkswagen s’est engagé à être un employeur majeur pendant des décennies dans ce secteur manufacturier durement touché.

Cette déclaration faisait partie de l’argumentaire de vente du premier ministre pour convaincre les chefs d’entreprise et les investisseurs en capital-risque à New York et dans le monde que le Canada est tourné résolument vers l’avenir.

« Je vais être bien honnête : il y avait des endroits aux États-Unis qui mettaient sur la table beaucoup plus d’argent que nous », a déclaré M. Trudeau. Mais l’approvisionnement en énergie propre du Canada, ses solides services sociaux, ses normes environnementales et ses richesses minérales ont finalement contribué à l’emporter, a-t-il soutenu.

« Volkswagen a dit : “ OK, nous nous présentons avec une usine qui ne sera pas là avant cinq ou dix ans. Elle sera là pendant 50 ans, peut-être même plus. Nous devons investir dans une communauté qui va croire en elle-même et dans cet avenir ” », a raconté le premier ministre.

L’idée de ce voyage de deux jours à New York, qui se termine vendredi, était de mettre à profit l’élan généré par la visite du président américain Joe Biden à Ottawa le mois dernier.

La pierre angulaire de ces « rencontres d’affaires » à New York était la nouvelle stratégie canado-américaine pour l’extraction, le développement et le traitement des minéraux critiques.

Alors que le gouvernement canadien s’efforce de développer cette industrie, a dit M. Trudeau, les démocraties doivent travailler ensemble pour protéger leurs valeurs et leurs intérêts économiques face à la montée de l’autoritarisme.

Il est important, a-t-il dit, d’intégrer des valeurs démocratiques dans les décisions sur l’approvisionnement en minerais — et il ne s’agit pas seulement de dire aux entreprises de ne pas les acheter dans des pays comme la Chine.

Nous devrions simplement nous engager à nous approvisionner en minéraux essentiels dans des endroits qui interdisent le travail forcé, qui ont des normes de sécurité du travail, qui versent à leurs travailleurs un salaire décent, qui ont des protections environnementales élevées, qui travaillent en partenariat avec les communautés autochtones.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Des experts croient que les investisseurs et promoteurs potentiels veulent maintenant en savoir plus sur la façon dont le Canada prévoit de faciliter le processus réglementaire afin de tirer parti des richesses souterraines du pays.

Kirsten Hillman, l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, entend cet appel pour plus de clarté dans le processus réglementaire — bien que les détails ne viendront probablement pas vendredi à New York.

Mais contrairement à ce que l’on entend souvent, dit-elle, les processus de délivrance de permis au Canada sont en fait plus efficaces qu’aux États-Unis, même s’ils pourraient l’être encore davantage.