Enfin de bonnes nouvelles en provenance de la mine d’or la plus septentrionale du Québec. La production annuelle devrait augmenter à la mine Éléonore en 2023, entre 23 % et 37 %, par rapport à l’année précédente.

Son propriétaire, Newmont, premier producteur d’or de la planète, prévoit produire de 265 000 à 295 000 onces du métal jaune cette année à un coût tout inclus de 1300 $ US à 1400 $ US. L’once se vendait 1970 $ US, soit 2665 $ CAN, le 31 mars dernier.

Newmont est devenue propriétaire d’Éléonore en avril 2019 quand elle s’est associée à Goldcorp. La première coulée d’or y est survenue en avril 2015. À ce moment, on prévoyait une production annuelle de 500 000 à 600 000 onces d’or.

Situé à 350 kilomètres au nord de Matagami, le gisement a été découvert par André Gaumond, alors à la tête de Mines Virginia, au début des années 2000.

Le projet minier Éléonore, au nord du 52parallèle, avait créé une effervescence chez les prospecteurs d’or qui avaient pris d’assaut la région de la Baie-James.

« Éléonore est devenue la plus récente mine d’or au Québec à partir d’un nouveau territoire, et non pas d’une ancienne mine dont les activités ont fait l’objet d’une relance », explique Guy Bourgeois, directeur général de l’Association de l’exploration minière du Québec.

Le gisement de calibre mondial Windfall de Minière Osisko, à 100 kilomètres à l’est de Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec, est en quelque sorte un produit d’Éléonore.

Des réserves estimées à 1,57 million d’onces

« Éléonore devrait produire davantage en 2023 grâce à l’augmentation du tonnage souterrain et du rythme de production résultant d’améliorations de la productivité. Une amélioration constante de la production est attendue à long terme », lit-on dans les documents du 4e trimestre 2022 déposés sur SEDAR par Newmont.

Le 23 février 2023, Newmont a fait état de réserves prouvées et probables à sa mine québécoise comprenant 9,4 millions de tonnes à une teneur moyenne de 5,22 g par tonne pour 1,57 million d’onces d’or.

Une année à oublier

Les bonnes nouvelles sont les bienvenues, car l’année 2022 n’a pas été simple avec une production de seulement 215 000 onces d’or.

« La production d’or a reculé de 15 %, principalement en raison de la baisse de la teneur du minerai broyé et de la capacité de traitement de l’usine. Les coûts applicables aux ventes par once d’or ont augmenté de 28 %, principalement en raison de la baisse du nombre d’onces d’or vendues, de l’augmentation des coûts du carburant, de l’énergie et de la main-d’œuvre contractuelle résultant de l’inflation des coûts et de l’augmentation des coûts de maintenance de l’équipement souterrain », explique Newmont dans son rapport de fin d’année.

Soulignons qu’en 2018, c’étaient près de 400 000 onces d’or qui sont sorties de la mine de la Baie-James.

Cette mine, qui a nécessité des investissements de plus de 2 milliards US pour atteindre le stade de l’exploitation, avait vu ses réserves fondre de 1,7 million d’onces, ou 43 %, par Newmont en février 2020.

« Éléonore s’est avérée en deçà des expectatives, dit aujourd’hui Eric Lemieux, analyste minier indépendant. Ce ne sont pas les dépôts initiaux qu’on imaginait. Ça démontre les difficultés dans le domaine minier. Mère Nature cache ses bijoux et les déterrer n’est pas toujours facile. »