(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, éperonnée par la baisse continue des taux obligataires, qui a porté les capitalisations géantes du secteur technologique, capables, à elles seules, d’entraîner le marché.

Le Dow Jones a grappillé 0,01 %, l’indice NASDAQ a gagné 0,76 % et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,36 %.

La séance avait démarré dans le rouge, mal orientée par les 228 000 nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière aux États-Unis, soit nettement plus que les 200 000 attendues par les économistes.

En outre, le gouvernement américain a revu en forte hausse les chiffres de la période précédente, de 198 000 à 246 000.

« Cela montre que le marché du travail faiblit », a commenté, dans une note, Edward Moya, d’Oanda. « Les données liées à tous ces licenciements annoncés commencent à se voir. »

À la veille d’un jour férié (Vendredi saint) sans séance à Wall Street, les échanges étaient modérés, selon Jack Ablin de Cresset Capital, dans une atmosphère déjà peu propice à la prise de risque.

Descendante initialement, la marée a cependant fini par monter, au point de pousser, in extremis, les trois indices vedettes dans le vert.

Ce retournement « doit beaucoup à la détente des taux obligataires », a expliqué Jack Ablin. « C’est ça qui a aidé les actions technologiques ».

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ressortait à 3,29 %, contre 3,31 % la veille en clôture. Plus tôt, il était descendu à 3,24 %, au plus bas depuis sept mois.

Les valeurs technologiques sont particulièrement sensibles à l’évolution des taux, qui influe sur le financement de leur croissance, souvent rapide.

Le mouvement du marché obligataire a stimulé Microsoft (+2,55 %), Alphabet (+3,76 %) et Meta (+2,18 %), qui pèsent, à eux trois, près de 20 % de l’indice NASDAQ.

Également repêché, le fabricant de semi-conducteurs Micron (+2,91 %), en souffrance ces derniers jours après avoir fait état, la semaine dernière, de prévisions jugées prudentes, et pâtit de l’ouverture d’une enquête des autorités chinoises sur ses activités.

Ailleurs à la cote, Airbnb a été chahuté (-4,90 %) après la publication d’une enquête de la lettre professionnelle The Bear Cave, qui montre que de nombreuses sociétés gérant des biens mis en ligne sur la plateforme cherchent à la contourner et passer en direct avec les utilisateurs.

Le laboratoire Novavax s’est envolé (+11,46 %) après la présentation, dans le cadre du Congrès mondial des vaccins, à Washington, de son nouveau vaccin contre le coronavirus et de résultats jugés encourageants d’essais cliniques de sa combinaison vaccinale contre la COVID-19 et la grippe.

La référence du jean Levi Strauss a perdu des boutons (-16,03 %) malgré un chiffre d’affaires et un bénéfice net trimestriels supérieurs aux attentes, les investisseurs retenant les prévisions prudentes du groupe de San Francisco.

L’enseigne de semi-gros Costco flanchait (-2,24 %) après avoir rapporté une baisse marquée de ses ventes en mars, indicateur avancé d’un possible coup de frein de la consommation.

Le géant des spiritueux Constellation Brands, qui contrôle notamment les marques de bière Corona et Modelo, a été recherché (+1,45 %). Malgré un chiffre d’affaires en baisse, le groupe a amélioré ses marges dans le vin et les spiritueux (hors bières), ce qui lui a permis d’afficher un bénéfice net au-dessus des attentes.

Les titres de la chaîne de salles de cinéma AMC a bondi (+20,99 %) après le refus d’un juge du Delaware d’accélérer la procédure qui doit permettre de convertir des actions de préférence, distinctes du reste des titres, en actions ordinaires, et augmenter ainsi le nombre de ces dernières.

La Bourse de New York sera fermée vendredi, ce qui présage d’un regain de volatilité lundi, car le marché n’aura pu réagir avant à la publication, vendredi, du rapport sur l’emploi américain pour mars.

L’indice phare de la Bourse de Toronto clôture en hausse

Les marchés boursiers nord-américains ont terminé la semaine de négociation écourtée en clôturant en hausse, jeudi.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 37,14 points à 20 196,69 points.

Cette semaine a été marquée par une « rotation dynamique » consistant à s’éloigner des actions de croissance pour se rapprocher des avoirs plus défensifs, a observé Mike Archibald, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF.

Jeudi a commencé de la même manière, a-t-il précisé, mais la tendance s’est un peu inversée au fil de la journée. Le NASDAQ, alimenté par certains des grands noms de la technologie, a mieux fait que ses pairs américains, gagnant 0,76 % grâce à une progression constante tout au long de la journée.

« Cela a été une semaine difficile pour de nombreux leaders du marché, par rapport à ce qui se déroule depuis le début de l’année », a-t-il affirmé.

Les données sur l’emploi aux États-Unis, à venir vendredi, devraient montrer une croissance plus lente de la masse salariale, a estimé M. Archibald. Il s’agirait du dernier d’une série de publications de données économiques montrant que l’économie s’affaiblit.

« Je pense que ce que nous avons vu cette semaine, uniquement en ce qui concerne les données économiques, c’est que les choses se sont déroulées […] un peu plus vite que plusieurs ne s’y attendaient, moi y compris », a-t-il affirmé.

Pendant ce temps, les données sur l’emploi au Canada publiées jeudi étaient toujours solides, mais on s’attend à ce que la Banque du Canada poursuive sa pause de taux lorsqu’elle annoncera sa décision la semaine prochaine, a indiqué M. Archibald.

La semaine prochaine sera également marquée par de nouvelles données sur l’inflation aux États-Unis, ainsi que par une poignée d’autres chiffres économiques clés, a-t-il poursuivi, tandis que vendredi marquera le début des résultats du deuxième trimestre aux États-Unis, en commençant par certaines institutions financières à grande capitalisation.

« La macroéconomie a vraiment pris le dessus ici avec la crise bancaire, et évidemment avec la faiblesse des données économiques, mais je pense que les résultats financiers vont continuer à être très, très importants », a estimé M. Archibald.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,19 cents US, en baisse par rapport à celui de 74,31 cents US de mercredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 9 cents US à 80,70 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a plongé de 14 cents US à 2,01 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a rendu 9,20 $ US à 2026,40 $ US l’once et celui du cuivre s’est apprécié de 3 cents US à 4,02 $ US la livre.

La Presse Canadienne