Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

LE SONDAGE

Ce que 96 % des hauts dirigeants ont répondu

Un employé peut-il être qualifié pour ses tâches à accomplir, mais insupportable avec ses collègues ? Les compétences humaines ont-elles une valeur dans les milieux de travail modernes ? Lorsque l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés a posé la question à 300 hauts dirigeants d’entreprises québécoises de 20 à 500 employés, la quasi-totalité, soit 96 %, a répondu qu’il est important que leurs employés développent des compétences en communication, en leadership et en intelligence émotionnelle. Les résultats du sondage révèlent aussi que pour retenir les employés, le salaire importe autant que d’établir avec eux une meilleure communication ainsi qu’une meilleure relation. Les deux éléments arrivent à égalité à 27 %, suivis par « offrir de meilleures conditions de travail », à 22 %.

LA SOLUTION

S’entraîner à être accueillant en amont

S’il y a une industrie qui fait piètre figure en matière de diversité et d’inclusion, c’est bien celle de la construction. L’entreprise Freneco de Québec veut changer cette image. Spécialisée dans la fabrication sur mesure de composantes structurales en bois depuis 1965, Freneco réalise 24 % de ses embauches avec des gens de profils non traditionnellement liés au milieu de la construction. Comment s’y prend-elle ? Deux traductrices ont été embauchées pour traduire les documents de formation et l’entreprise s’est impliquée dans les cours de francisation. « On modifie les offres d’emploi en enlevant certains acronymes comme DEP, DEC, qui peuvent paraître simples, mais pas pour les nouveaux arrivants, explique au téléphone Laurence Fecteau, directrice des ressources humaines. Sur les 125 employés, Freneco compte 17 femmes, 15 travailleurs issus de l’immigration et 6 travailleurs au Viêtnam à forfait. L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a choisi Freneco pour représenter la Diversité et inclusion en construction dans sa campagne multimédia qui met en valeur les réalisations entrepreneuriales innovantes.

LE CHIFFRE

4,60 $

Avis à ceux qui carburent aux faits et doutent chaque fois qu’on affirme que les Québécoises ont des salaires moins élevés que leurs collègues masculins. Voici les plus récents chiffres de l’Institut de la statistique du Québec. Ces écarts de salaires ne datent pas des années 1800, mais bien de 2021. Dans le domaine des ressources naturelles et de l’agriculture, les hommes gagnent 7 $ de l’heure de plus que les femmes. Il s’agit de 12 000 $ de plus, et c’est une différence appréciable entre 17,62 $ et 24,60 $. En enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux, les hommes obtiennent 6,79 $ de l’heure de plus que les femmes tandis qu’en sciences naturelles et appliquées, l’écart est de 5,27 $ (33,77 $ contre 39,04 $). Lueur d’espoir : dans l’ensemble des professions de la gestion, le ratio de rémunération horaire femmes/hommes s’est accru de l’ordre de 12 points depuis 1998 pour se fixer à 91 %. En 2021, dans ce groupe professionnel, les femmes sont à 4,60 $ de l’heure de l’équité avec une rémunération horaire moyenne de 44,50 $, contre 49,10 $ pour les hommes.

L’INITIATIVE

Guider les retraités vers le travail

Est-ce qu’on va réduire mes prestations de retraite si je retourne travailler à temps plein ou partiel ? La réponse à cette question est déterminante pour de nombreux retraités qui aimeraient prêter main-forte en ces temps de pénurie de travailleurs. La semaine : retraités à temps plein, travailleurs à temps partiel !, qui se tient du 21 au 24 novembre chez GIT Services-conseils en emploi à Québec, répondra à cette interrogation et à bien d’autres, notamment sur le CV et les réponses à donner lors d’entrevues d’embauche. « L’accompagnement est gratuit, explique au téléphone la conseillère en relations publiques My-Le Nguyen. GIT Services-conseils en emploi a un appui financier du gouvernement du Québec pour offrir ce service, parce qu’il y a une forte demande dans la région. »

LE CONSEIL

Se préparer dès le jour de la création

Comment prépare-t-on la relève dans une entreprise ? Marie-Josée Gagnon, présidente fondatrice de Casacom, s’y prépare depuis le jour où elle a créé son entreprise en 2001. « Déjà en choisissant le nom. Au départ, j’étais seule, mais je savais qu’un jour, elle serait léguée à d’autres, contrairement à beaucoup de firmes de relations publiques qui décèdent avec le fondateur. Et je ne voulais pas ça. » À partir de 2008, Marie-Josée Gagnon s’est mise à réfléchir à différents modèles de passation d’entreprise et a pesé le pour et le contre en discutant avec des gestionnaires qui l’avaient fait et à des spécialistes. « Tu ne peux pas faire ça du jour au lendemain. Ça prend de la vision. Finalement, j’ai choisi de la passer à la prochaine génération. » Trois nouvelles employées deviennent actionnaires de l’entreprise, Catherine Chantal-Boivin, Mylène Demers et Mathilde St-Vincent, aux côtés de Jean-Michel Nahas, arrivé il y quatre ans.