Seulement 1 % des jeunes professionnels veulent retourner travailler au bureau à temps complet et la grande majorité n’envisagent pas de démissionner. Ces résultats surprenants proviennent de la nouvelle étude du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) dévoilée ce jeudi.

1 %

Alors qu’au début de la pandémie, le télétravail forcé ne faisait pas l’unanimité, force est de constater qu’à l’usage, il trouve de plus en plus d’adeptes. Déjà en août 2021, lors de la première étude du RJCCQ, seulement 11 % voulaient retourner au bureau à temps complet. Ils ne sont dorénavant que 1 %.

Le Regroupement observe un monde du travail en évolution constante. Si, en janvier 2022, 45 % des jeunes professionnels de 16 à 35 ans souhaitaient travailler en tout temps de la maison, ce nombre grimpe maintenant à 66 % tandis que 33 % désirent un modèle hybride. « On se dirige clairement vers la fin du travail en tout temps au bureau pour les deux nouvelles générations », affirme en entrevue Pierre Graff, PDG du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

Les résultats démontrent que le retour au bureau en modèle hybride, un jour ou plusieurs jours par semaine, n’a réussi ni à changer les habitudes des jeunes ni à les convaincre des bienfaits de la présence sur leur lieu de travail, explique-t-il. « Au contraire, maintenant, ils veulent être tout le temps à la maison dans deux cas sur trois. C’est quelque chose qui m’a frappé. »

La Grande Démission n’a pas eu lieu

Pendant la pandémie, beaucoup de travailleurs disaient envisager de vérifier si le gazon était plus vert chez l’employeur d’à côté. « On voulait en savoir plus sur la thématique de la Grande Démission un an plus tard, affirme Pierre Graff, car ce qui faisait la une des journaux il y a un an s’est matérialisé au sud de la frontière. Pour le Québec, on a eu une statistique qui reflétait une réalité beaucoup moins inquiétante que ce à quoi on pouvait s’attendre. »

Ainsi, 75 % des répondants n’ont pas l’intention de quitter l’emploi qu’ils occupent actuellement au cours de la prochaine année. Cependant, 47 % pourraient le faire au cours des cinq prochaines années pour aller relever de nouveaux défis. Contrairement au cliché véhiculé à propos des jeunes, 84 % apprécient la stabilité de leur emploi, selon l’étude.

Montrez-moi l’argent, s’il vous plaît !

Sur le plan des conditions de travail, la tendance reste la même, observe Pierre Graff. Même avant l’arrivée de l’inflation, les jeunes souhaitaient avoir des salaires plus élevés plutôt que des avantages sociaux. Actuellement, la majorité des jeunes professionnels (63 %) préféreraient avoir une augmentation de salaire de valeur équivalente au coût de leurs assurances, plutôt que d’avoir des assurances collectives, indique l’étude. « Le salaire reste la chose la plus importante pour les jeunes professionnels », souligne-t-il.

« Dans les anciens sondages, on remarquait qu’il y avait un intérêt de garder les acquis des générations précédentes, poursuit Pierre Graff. Il y a maintenant une volonté d’avoir encore plus d’argent même si on doit se priver de ce type d’avantages. »

Le RJCCQ prévoit sonder les jeunes professionnels avec des enfants pour vérifier si la tendance sera différente.

Carriéristes en déclin

La pandémie a fait réaliser à certains qu’un équilibre entre vie professionnelle et personnelle s’avérait meilleur pour la santé. La majorité des jeunes de 16 à 35 ans, soit 62 %, disent maintenant donner la priorité à leur vie personnelle. « On avait été surpris dans le deuxième sondage, en janvier 2022, par la proportion que prenait la vie personnelle sur la carrière, et c’est resté stable, explique-t-il. Seulement 6 % des gens sont carriéristes et feront tout pour avancer. »

« Forcément, les employeurs qui vous appellent à minuit ou qui veulent que vous travailliez la fin de semaine auront moins bonne presse dans les années à venir auprès de cette clientèle-là », conclut-il.

Appel à tous

Le retour au travail en mode hybride vous a-t-il convaincu de l’importance d’être au bureau ?

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