Un syndicat représentant des ingénieurs du Groupe SNC-Lavalin a déposé une plainte auprès du Conseil canadien des relations industrielles alléguant des négociations de mauvaise foi, après qu’une filiale de l’entreprise a ordonné à ses travailleurs de retourner au bureau à temps plein avec un préavis d’un jour ouvrable.

Le 2 juin, Candu Énergie a demandé à tous ses employés de retourner au travail en présentiel à compter du lundi 6 juin, une exigence qui, selon le syndicat Society of Professional Engineers and Associates, équivaut à une tactique de négociation dans le contexte où d’une grève tournante a été déclenchée le 29 mai à la centrale nucléaire de Darlington, en Ontario, où Candu effectue des travaux.

Dans une copie de la note de service obtenue par La Presse Canadienne, le vice-président de SNC, Bill Fox, a rappelé aux travailleurs qu’un modèle de travail hybride qui pourrait être en vigueur le 12 septembre était « sur la table », ce qui signifie que la « politique de travail au bureau à temps plein » brusquement annoncée « pourrait changer après la conclusion des négociations ».

La porte-parole du syndicat, Denise Coombs, a fait valoir que la décision soudaine de SNC-Lavalin de ramener plus de 700 ingénieurs, scientifiques et techniciens au bureau cinq jours par semaine les avait obligés à se débrouiller pour les questions liées au logement et à la garde d’enfants après plus de deux ans de travail à distance, et était équivalente à une pratique de travail déloyale compte tenu du contexte de négociation.

Dans une lettre adressée mardi au syndicat et à SNC, et dont La Presse Canadienne a obtenu une copie, les chefs de la direction d’Ontario Power Generation et de Bruce Power ont prévenu qu’ils devraient envisager des « arrangements alternatifs » si les deux parties ne pouvaient pas fournir de « certitude » dans leurs services, ajoutant qu’en tant que clients, ils ne s’attendaient pas à être traités comme des « éléments de négociation ».

Le porte-parole de SNC, Harold Fortin, a affirmé que la collaboration et la formation faisaient partie des avantages du travail au bureau et qu’« il (était) temps de retourner dans les lieux physiques de travail » puisque « les gens s’habituent de plus en plus à être ensemble dans des espaces intérieurs ».