(Washington) La récente chute des cryptomonnaies met en lumière « la nécessité de garde-fous réglementaires », selon la nouvelle présidente la banque centrale américaine, Lael Brainard, précisant que l’institution n’a pas encore pris sa décision quant à la création ou non d’un cryptodollar.

« Ces évènements montrent la nécessité de garde-fous réglementaires clairs », doit déclarer Lael Brainard jeudi lors d’une audition devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants, dont le texte a été publié mercredi.

Lael Brainard, qui était auparavant gouverneure de la Fed, a pris lundi ses nouvelles fonctions de vice-présidente.

« Les mesures que nous prenons maintenant, que ce soit sur le cadre réglementaire ou sur un dollar numérique, devront être robustes pour l’évolution future du système financier », dira-t-elle également.

Washington réfléchit à la création d’un dollar numérique. Le président Joe Biden a demandé en mars au département du Trésor de lui remettre sous six mois un rapport sur « le futur de la monnaie ».

La Fed, qui y réfléchit depuis plusieurs années et avait publié en janvier un rapport, première étape d’une consultation publique, est de son côté chargée d’étudier les étapes qu’il faudrait mettre en place.  

« Aucune décision n’a été prise quant à savoir si une monnaie numérique de la banque centrale américaine (CBDC) fera partie de cet avenir », a précisé Lael Brainard.

« Nous reconnaissons qu’il y a des risques à ne pas agir, tout comme il y a des risques à agir », a-t-elle ajouté, précisant qu’« il est important que les États-Unis jouent un rôle de premier plan dans l’élaboration de normes régissant les transactions financières numériques internationales impliquant des (monnaies numériques de banques centrales) ».

S’il aboutit, le chantier du dollar numérique pourrait révolutionner la finance mondiale, sur laquelle le billet vert règne en maître.

Une monnaie numérique « officielle » est l’équivalent dématérialisé des pièces et des billets, qui sont en réalité des créances directes sur les banques centrales.

Elle peut donc en théorie être utilisée sans passer par le truchement d’une banque, ce qui est nécessaire à l’heure actuelle pour les paiements dématérialisés.  

Les États veulent éviter de laisser cet espace à des acteurs privés, ou à des puissances étrangères.