Cette semaine, Dominique Laverdure, présidente associée de Rouge marketing, qui a remporté récemment un prix Communication et Leadership (lors de la Conférence 2022 Toastmasters District 61) et a mis sur pied l’OBNL Chefs à la rescousse, répond à nos questions sur le leadership.

Q. Qu’est-ce que Chefs à la rescousse ?

R. Chefs à la rescousse est un organisme à but non lucratif que Rouge a démarré en compagnie de Seb l’artisan culinaire, au début de la pandémie, en mars 2020. L’objectif de Chefs à la rescousse était de préparer des mets santé pour les gens dans le besoin. Grâce à mes années de collaboration avec Centraide Hautes-Laurentides, nous avons été en mesure de rapidement connaître les vrais besoins et d’utiliser les bons canaux de distribution pour venir en aide rapidement et efficacement. Avec le recul, je dirais que cette initiative a été générée en partie par la peur de rester statique et de ne plus rien faire, par la panique de perdre notre travail et par le désir de garder les équipes occupées, lors de la pandémie. Ainsi, Chefs à la rescousse nous a permis de rester actifs, de faire du bien et d’aider. Il faut savoir que l’organisme a été mis sur pied en seulement 10 jours ! Toute la communauté a été mobilisée derrière ce projet. Nous avons amassé 250 000 $ en dons et nous avons livré une moyenne de 500 plats par semaine pendant toute la pandémie. Aujourd’hui, Chefs à la rescousse est un organisme permanent qui travaille toujours en collaboration avec le centre communautaire de Mont-Tremblant, la Samaritaine, pour continuer à offrir une cuisine collective.

Q. Est-ce qu’un dirigeant doit absolument laisser sa trace dans la communauté, agir tant au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur de l’entreprise ?

R. La réponse est oui, sans aucune hésitation. Pour moi, ça fait partie des devoirs d’un dirigeant de redonner à sa communauté, de faire une différence positive là où il connaît le succès et d’aider à faire une différence dans la vie des gens. Dès les premières années de Rouge marketing, j’ai offert de mon temps et je me suis impliquée. Chambre de commerce, mentorat, Centraide Hautes-Laurentides, Fédération des chambres de commerce du Québec, Conseil de gestion de l’assurance parentale du Québec, comité Parc école, comité de financement de la Corporation de développement économique des Laurentides, Fondation Fémina, et j’en passe. Redonner à la communauté n’est pas seulement un devoir, c’est une des plus belles expériences de ma carrière. Le don de soi offre des occasions incroyables d’apprentissage et de croissance personnelle qui font de toi un meilleur leader au sein de ta propre entreprise. Aujourd’hui, j’espère aller encore plus loin avec mon impact et le désir de laisser ma trace avec mon rôle de conseillère municipale. J’ai le goût de créer un nouveau modèle, de ne plus craindre le changement et d’entreprendre des actions réelles qui sauveront notre environnement pour les générations à venir.

Q. Comment les leaders, dirigeants et gestionnaires doivent-ils se préparer alors que les employés reviennent au travail en hybride ou à temps plein ? Comment doivent-ils maintenant écouter, prendre soin des employés, tout en s’occupant de la santé de l’entreprise ?

R. Chez Rouge marketing, nous avons toujours misé sur une culture d’entreprise novatrice où le bonheur de l’employé est au centre de toutes nos décisions. Travailler d’où l’on veut et quand on le veut, un plan de vacances illimitées et des évaluations basées sur les résultats… Ça fait longtemps que Rouge a compris qu’un employé, c’est un adulte responsable, autonome et maître de la gestion de son temps. La pandémie a eu ça de bon, elle a permis à toutes les entreprises de revoir leur modèle de gestion et d’essayer autre chose ! J’espère sincèrement que cette période d’essai aura fait en sorte que les employeurs voient les choses différemment. Il est plus que temps d’offrir aux travailleurs une meilleure conciliation famille-travail. Il faut faire confiance aux employés en ce qui a trait à la manière dont ils souhaitent travailler, que ce soit à la maison ou au bureau. Les employeurs doivent les laisser bâtir le cadre de travail qui leur convient pour exceller et se surpasser. Le 9 à 5 comme on l’a connu n’a plus sa place. Un peu comme le modèle scolaire conventionnel n’est pas adapté à tous les types d’élèves, le monde des affaires traditionnel dans des bureaux et à des horaires stricts ne convient pas à tous les types de personnalités. Je pense qu’aujourd’hui, il existe beaucoup de faux idéaux qu’on traîne depuis trop longtemps. Ça prend un reset massif sur bien des choses si on veut créer une société saine, équilibrée et encore bien active dans 50 ans !