Euthabag vient de vendre sa millionième housse mortuaire pour animaux de compagnie euthanasiés.

Autant de petits compagnons dont la dépouille a été traitée avec dignité.

« Je n’en reviens pas, c’est juste fou ! », lance sa fondatrice, la vétérinaire Céline Leheurteux. « Moi, quand j’entends ça, je me dis qu’il y a un million de personnes qui se sont senties mieux. »

L’entreprise a vendu 500 000 housses durant la dernière année, une croissance de 50 % par rapport à l’année précédente.

C’est en 2016 que la vétérinaire a mis sur le marché ses premiers sacs étanches, munis de fermeture à glissière, à l’usage des vétérinaires qui pratiquent des euthanasies.

Elle y travaillait depuis le début des années 2010.

La honte

L’expérience lui avait rapidement appris que l’euthanasie faisait partie de la pratique vétérinaire courante, mais rien dans sa formation ne l’avait préparée à traverser cette délicate étape avec les propriétaires d’animaux.

« Au fil du temps, je me suis rendu compte à quel point c’était un moment marquant. »

La prise de conscience s’est cristallisée quand une cliente a éclaté en sanglots en l’apercevant. Céline Leheurteux avait euthanasié son animal, deux ans auparavant, et la rencontre a réveillé de douloureux souvenirs. Le deuil était beaucoup plus long et profond que la vétérinaire l’imaginait…

En même temps, ses valeurs professionnelles étaient heurtées quand elle plaçait les petites dépouilles dans des sacs à ordures pour les envoyer à la crémation.

« Je ne me sentais pas à la hauteur. Je me disais : si les gens savaient ça ! J’avais honte. C’est la honte qui m’a motivée. »

En quête d’une solution plus digne, elle n’a trouvé sur le marché que des sacs mal adaptés.

Elle a décidé d’en concevoir un elle-même.

« Pour moi, c’était plus qu’une nécessité, c’était viscéral. » Viscéral dans le sens figuré, bien sûr. « C’était moral, c’était éthique. »

Bref, elle s’en est donné la mission.

La conception

Elle a tenté différentes approches – poche, pliage en origami, velcro –, pour finalement s’arrêter sur une housse aux parois dépliables, munie d’une ouverture en demi-cercle sur sa face supérieure.

« Mon défi était l’étanchéité. Après le décès, il y a des liquides qui s’écoulent. »

Elle a fabriqué des modèles avec l’aide de concepteurs de costumes de théâtre, a consulté une spécialiste en vêtements de pompier, experte en couture étanche.

« Je voulais quelque chose qui fonctionnait, qui était de l’ordre du matériel médical. Après plein de détours, je suis arrivée à quelque chose d’hyper simple, avec une fermeture à glissière. »

L’autre défi était la résistance : les housses, en cinq tailles, accueilleraient des animaux de tous poids, « autant le rat que le grand danois ».

C’était le monde à l’envers : les échantillons ont été testés sur des humains.

Son premier client potentiel, vétérinaire dans un centre d’urgence de la région métropolitaine, a lui-même payé de sa personne en offrant de monter dans le sac grand format pour être tiré sur une dizaine de mètres.

Après de nombreux ajustements, les prototypes de préproduction ont été livrés en 2016.

« Au dernier prototype, j’ai dit : minou, tu peux retourner dans le sac, pour être sûr. » Il s’agit de son conjoint. Son poids a établi la capacité maximale de 85 kg.

Constituée de 30 % de matériau recyclé, la housse est faite en polypropylène non tissé, laminé de polyéthylène pour l’imperméabiliser.

Sur sa surface soyeuse, les propriétaires peuvent écrire un dernier mot, leurs enfants, tracer un dessin d’adieu.

Une première percée, hélas…

« Une des grosses entraves au développement de l’entreprise a été de trouver un fournisseur », relate-t-elle encore.

Elle l’a longtemps cherché au Québec, mais personne ne pouvait produire à prix raisonnable une première série limitée. Elle a finalement trouvé un fabricant en Chine, par l’intermédiaire d’une agente québécoise. « La fille qui a reçu mon courriel était une fanatique d’animaux. Elle a poussé le produit pour que mon fournisseur accepte de le faire. »

La première production de 10 000 unités lui a coûté 60 000 $, l’équivalent d’une mise de fonds pour une maison, dit-elle.

Malgré les sacrifices de son conjoint et de son principal client, la première série a réservé de mauvaises surprises.

« Mon gros client m’a renvoyé une photo avec la patte d’un chien qui a passé au travers du sac. » Cette première percée n’était pas celle qu’elle espérait.

En comparant la housse de production avec l’échantillon fourni par le fabricant, elle s’est cependant aperçue que celui-ci avait pris l’initiative de réduire l’épaisseur du matériau. Il s’est rapidement amendé.

Des copieurs

Euthabag, dont le siège social est situé à Hemmingford, compte trois employés et quatre consultants. Ses housses sont distribuées au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Amérique latine. Sa clientèle se compose à 99 % de vétérinaires et de crématoriums. Ce qui pose problème, d’ailleurs. Un crématorium canadien et un autre français ont copié le produit, en dépit de la protection intellectuelle, et le distribuent gratuitement auprès des vétérinaires pour gagner leur clientèle. Céline Leheurteux n’a pas les moyens de se défendre en justice. Elle contre-attaque en offrant aux vétérinaires des séances d’information gratuites sur l’accompagnement des propriétaires endeuillés au moment de l’euthanasie. Le site de l’entreprise prodigue également des conseils à ces derniers. « On se voit comme un carrefour de ressources pour les gens qui ont un animal en fin de vie, tant le client que le vétérinaire. »

Elle est optimiste. « Pour 2022, on vise encore 50 % de croissance. » De surcroît, « on commence notre production avec 100 % de matière recyclée ! » Une deuxième vie, en quelque sorte.

Pet Valu acquiert Chico

PHOTO FOURNIE PAR CHICO

Ouverture de la 60e boutique d’animaux Chico, à Québec, au début de novembre

Le gros a mangé le petit. Pet Valu, principal détaillant spécialisé dans les aliments et les produits pour animaux de compagnie au Canada, fait son entrée sur le marché québécois avec l’acquisition des Franchises Chico. Pet Valu compte plus de 600 magasins d’entreprise et magasins franchisés au pays. Chico est tout de même une grosse prise. Avec 66 magasins au Québec, elle constitue le plus important franchiseur de magasins spécialisés dans les produits pour animaux de compagnie de la province. Fondée en 1983, Chico avait ajouté une dizaine de nouveaux magasins franchisés en 2021, d’autres étant prévus en 2022. Ses fondateurs Pierre Charbonneau et Michel Joly continueront à jouer un rôle actif dans l’entreprise. Conformément à sa stratégie dans d’autres provinces, Pet Valu entend conserver l’enseigne Chico au Québec. La chaîne québécoise sera traitée comme une filiale distincte, menée par une équipe de direction située à Montréal. Les établissements des deux chaînes sont similaires, avec de petites surfaces de 3000 pieds carrés en moyenne.

Cozey lance une marque de canapés en boîtes fabriqués au Canada

PHOTO FOURNIE PAR COZEY

La collection Nook, de Cozey, propose des canapés en tissus ou en cuir.

Après avoir assis sa réputation avec ses canapés modulaires livrés à domicile en boîtes indépendantes – depuis l’Asie ! –, l’entreprise montréalaise Cozey vient de lancer sa marque Nook, cette fois-ci fabriquée au Canada. Cozey avait été fondée en 2020 par Frédéric Aubé, qui a eu l’idée d’un canapé divisé en sections modulaires, chaque élément pouvant être commandé en ligne et livré dans une boîte indépendante. Les sections, auxquelles peuvent s’accrocher des accoudoirs latéraux, se combinent pour composer un meuble dont la configuration peut varier selon les besoins. En instance de brevet, le système d’assemblage sans outil permet de monter, démonter, déplacer, reconfigurer et ajouter des éléments selon les goûts et les besoins. Après un an, Cozey avait livré 2500 canapés un peu partout au pays. Frédéric Aubé vient de lancer une version qui fonctionne selon le même principe, mais fabriquée au Canada en matériaux de qualité supérieure : bois franc, cuir italien et contreplaqué de merisier, euh… russe. Les meubles sont fabriqués par différents fournisseurs et artisans canadiens spécialisés.

Atwill-Morin ajoute Ducharme à ses actifs

PHOTO FOURNIE PAR LE GROUPE ATWILL-MORIN

Les Carrières Ducharme

Tant qu’à refaire des façades en pierres de taille, aussi bien acheter le fournisseur. C’est ce que vient de réaliser le Groupe Atwill-Morin, spécialisé dans la restauration de maçonnerie d’édifices patrimoniaux, en acquérant les Carrières Ducharme au terme de près d’un an de pourparlers. En activité depuis 60 ans, les Carrières Ducharme exploitent des carrières de pierre naturelle, tant au Canada qu’aux États-Unis, destinée à la construction résidentielle et commerciale et à l’aménagement paysager. L’entreprise conserve ses 125 employés et son siège social de Havelock, près de la frontière de l’État de New York. Avec l’adjonction des Carrières Ducharme, le Groupe Atwill-Morin emploie maintenant plus de 800 personnes, dont 300 maçons, avec des bureaux à Montréal, Québec et Ottawa. Son président et chef de la direction, Matthew Atwill-Morin, membre de la troisième génération, prévoit que cette transaction ouvrira aux deux entreprises de nouveaux marchés en Nouvelle-Angleterre.

7310 $

C’est ce qu’il en coûte par employé aux petites entreprises canadiennes pour se conformer à la réglementation gouvernementale, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, qui a mené en février sa traditionnelle campagne annuelle contre la paperasserie et autres coûteuses tracasseries administratives imposées par les divers ordres de gouvernement. Mais son étude, menée pour la première fois en collaboration avec la Small Business Roundtable des États-Unis, a montré que les PME américaines étaient encore plus mal loties : leur coût par employé a atteint 11 904 $ CAN, en forte hausse depuis la dernière évaluation, en 2013.