Loto-Québec réfléchit à savoir si ses clients pourraient un jour effectuer leur paiement avec de la cryptomonnaie, mais la société d’État n’a pas encore de plan concret à cet égard, a dit Jean-François Bergeron, son président et chef de la direction.

« Ça devra faire partie de nos cartons pour les prochaines années, dit M. Bergeron lors d’une présentation virtuelle devant la Chambre de commerce de l’industrie de Québec (CCIQ). Parce que la cryptomonnaie, je pense que c’est un levier. Les banques s’y intéressent de plus en plus. Les gouvernements s’y intéressent de plus en plus. »

La place de la cryptomonnaie s’inscrit dans une réflexion plus large sur les méthodes de paiement, comme celle d’Apple Pay, a-t-il donné en exemple lors d’un échange avec Steeve Lavoie, le président et chef de la direction de la CCIQ. « L’expérience de paiement fait partie maintenant des réflexions auxquelles les organisations qui ont à interagir avec des consommateurs pensent et mettent beaucoup d’efforts. »

La réflexion n’en est qu’à ses débuts et M. Bergeron admet ne pas avoir encore « de clarté » quant au rôle que pourrait jouer la cryptomonnaie dans les services de Loto-Québec. « On a juste de la difficulté à comprendre comment on va contrôler cette devise-là comme on le fait avec toutes les autres devises mondiales. Je vous dirais que la feuille est beaucoup plus blanche que pas blanche actuellement. »

M. Bergeron n’était pas disponible pour répondre aux questions après la présentation.

Le porte-parole de Loto-Québec, Renaud Dugas, a réitéré que la société n’avait aucun projet concret en lien avec la cryptomonnaie pour le moment. « Nous restons à l’affût de son évolution puisqu’elle fait partie du paysage économique mondial, mais il est prématuré à ce moment-ci de considérer ce mode de paiement », précise-t-il.

Fermé pour une troisième fois

Avec le variant Omicron, les établissements de Loto-Québec se trouvent dans leur troisième période de fermeture. La société était sur une bonne lancée avant la plus récente fermeture annoncée en décembre, a souligné M. Bergeron.

Même si les périodes de fermeture plombent ses revenus, Loto-Québec a su adapter ses activités durant la pandémie, a dit son grand patron. « Notre réouverture “numéro deux” était drôlement meilleure que la “numéro un” et la “numéro trois”, je suis convaincu qu’elle va être encore meilleure. Donc on s’est adapté. On est beaucoup plus résilient. »

Les casinos de Montréal, de Charlevoix et du Lac-Leamy ainsi que les salons de jeux de Québec et de Trois-Rivières ouvriront leurs portes dès le 28 février prochain. Il faudra toutefois attendre au 3 mars avant la réouverture du casino de Mont-Tremblant.

L’alternance entre les périodes d’ouverture et de fermeture a été rude pour le moral des employés, tandis que Loto-Québec a été contrainte de faire des mises à pied temporaires, s’inquiète M. Bergeron. « Tu es déjà touché par la pandémie, mais tu es touché en plus dans ton emploi et tes revenus. »

Cette incertitude pourrait nuire à la rétention des employés, mais le dirigeant souligne que les conditions de travail pour « plusieurs quarts de travail sont quand même bonnes ».

« Quand ça fait trois fois [que tu es confronté à la fermeture de ton employeur], peut-être que tu te dis : “bien peut-être que je vais aller travailler pour un employeur qui est peut-être moins exposé à cet impact”. Jusqu’à présent, heureusement, ils ont été tous au rendez-vous et on en est fort heureux. »