Pas de gel salarial généralisé, des batailles pour l’augmentation du salaire minimum, plus de prévention souhaitée au travail… La FTQ et des employeurs dressent une liste de ce qu’il faut avoir à l’œil en 2021.

À quand les 15 $ ?

Un salaire horaire de 13,50 $ est insuffisant, clame la FTQ. « On le dit et on le répète : il n’y a pas moyen de vivre dignement et décemment avec un tel salaire, dit le président Daniel Boyer. Et ça risque d’être la dernière année où on demande 15 $ de l’heure, car ce ne sera pas suffisant non plus. L’augmentation du salaire minimum évolue trop lentement. »

Pas de gel salarial généralisé

Seulement 7 % des organisations au Canada entrevoient un gel salarial cette année, selon un sondage de Normandin Beaudry. Le pourcentage s’élevait à 20 % l’été dernier. Les PME, généralement plus touchées par la pandémie, sont plus pessimistes. Le tiers de celles qui emploient moins de 50 personnes prévoient un gel salarial (16 % chez celles qui emploient de 50 à 100 personnes).

2,6 %

Augmentation salariale prévue en 2021 (2,8 % pour les PME). Par ailleurs, le quart des organisations ont prévu ne verser aucun boni cette année, « principalement en raison des résultats financiers de 2020 qui ne sont pas à la hauteur des objectifs fixés », lit-on dans un communiqué de Normandin Beaudry.

Investir en prévention

Dans un mémoire qui sera déposé la semaine prochaine, la FTQ fera valoir au gouvernement, dans le cadre du projet de loi 59 modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, à quel point la prévention est importante. « Le vérificateur général l’a dit : 1 $ dépensé en prévention, c’est 10 $ économisés en indemnisation, dit Daniel Boyer. Donc les employeurs devraient se convaincre que c’est important d’investir en prévention. Personne ne souhaite des travailleurs accidentés ou malades. On les veut en santé ! C’est ce qu’on dira à compter de la semaine prochaine à la commission parlementaire. On veut davantage de mesures de prévention et qu’on protège les droits des travailleurs accidentés et victimes de maladies professionnelles. »

Négociations dans le secteur de la construction

La convention collective dans le milieu de la construction vient à échéance le 30 avril. « Ça va nous occuper beaucoup dans les prochains mois, note Daniel Boyer. Il faut tout mettre en œuvre afin de s’entendre rapidement, car dans le secteur de la construction, il n’est pas possible de négocier une rétroactivité, en vertu de la loi. Les employeurs ont intérêt à laisser traîner le plus longtemps possible la négociation. Or, on demande au gouvernement de corriger ça depuis plusieurs années déjà. »

Quels postes à pourvoir ?

Le télétravail teinte désormais le type de postes à pourvoir. L’entreprise spécialiste en services RH Randstad Canada dresse la liste des postes à distance à pourvoir les plus populaires…

– Représentant de centre d’appel

– Adjoint administratif

– Service de soutien informatique

– Administrateur RH

– Consultant en informatique

– Analyste de données

– Commercialisateur numérique

– Comptable

– Responsable des médias sociaux

– Chef de projet

… et des postes qu’on recherche de plus en plus :

– Représentant du service à la clientèle

– Chauffeur de livraison

– Travailleur essentiel du commerce de détail

– Analyste et architecte de la sécurité

– Adjoint administratif

– Spécialiste des achats et de la chaîne d’approvisionnement

– Spécialiste des technologies de l’information et du soutien technique

– Travailleur dans les entrepôts

– Préposé à l’entretien ménager

– Infirmière ou infirmier diplômé (e)

Hausse des problèmes en santé mentale

La croissance des problèmes en santé mentale inquiète la FTQ. « Il faut s’y attarder et trouver des solutions, dit Daniel Boyer. C’est criant. Au moment où on se parle, il y a 8000 personnes absentes dans notre réseau de la santé. Donner un coup lors d’un accident, un feu, une urgence peut être motivant. Là, on est dans un marathon. Depuis 10 mois, les travailleuses dans le réseau de la santé et en éducation revirent ça à l’envers pour trouver des solutions, soigner et éduquer. Ce n’est pas simple. Le gouvernement reconnaît leur travail admirable, mais il doit négocier de bonne foi avec leurs représentants des conditions de travail. »