L’innovation est une station d’accueil et de recharge sans fil qui facilite le travail hybride, mais destinée aussi à tous les postes de travail parcourus de fils de communication et d’alimentation.

L’innovation

Le dispositif Elia Station, de l’entreprise québécoise GPHY, recharge les portables, les tablettes électroniques et les cellulaires déposés dans sa zone active et les connecte sans fil aux divers périphériques (écran d’appoint, clavier, souris, micro) associés au poste de travail.

La station elle-même n’ajoute pas à l’encombrement de la surface de travail : elle se fixe sous la table.

La première du genre au monde, assurent ses créateurs.

Qui

GPHY (prononcer Djifaille, comme dans Génie PHYsique) a été fondée en 2018 par quatre diplômés en génie physique de l’Université Laval, d’où son nom.

Intéressés aux technologies émergentes de recharge sans fil, Anthony Blais, Hubert Audet, Myrik Hervieux-Gaudreau et Pier-Étienne Lehoux ont appris l’existence d’une nouvelle technologie plus efficace que l’induction magnétique : le couplage magnétique résonnant.

De (sans) fil en aiguille, les quatre ingénieurs se sont demandé s’il serait possible d’éliminer également les fils de communication qui encombraient eux aussi l’espace de travail. Ils y sont parvenus.

Incubée à distance par le Centech de l’École de technologie supérieure (ETS), l’entreprise de Québec compte maintenant une douzaine de personnes.

C’est la première station d’accueil sans fil. Ce qu’on vient remplacer, c’est la fameuse pieuvre qui traîne sur nos espaces de travail et qui est bondée de fils.

Alex Sills, vice-président au développement des affaires, GPHY

Le produit

IMAGE FOURNIE PAR GPHY

La station d’accueil et de recharge Elia Station a la forme d’une mince galette carrée de 36 cm de côté et de 22 mm d’épaisseur. Pour l’accompagner, GPHY a mis au point la plateforme web de gestion des espaces hybrides Elia, qui interagit avec elle.

Sous la forme d’une mince galette carrée de 36 cm de côté et de 22 mm d’épaisseur, la station d’accueil et de recharge Elia Station s’installe sous le plan de travail. Une plaque de fixation y est d’abord vissée, sur laquelle s’accroche l’appareil, sans vis apparente.

Le fin boîtier aux chants arrondis, bien qu’il soit caché sous la table, a fait l’objet d’un soigneux travail de design industriel par la firme Advanta design.

L’avantage de la technologie

Alors que les plaques à induction magnétique exigent une proximité immédiate et une parfaite juxtaposition avec le récepteur de l’appareil électronique à recharger, le couplage magnétique résonnant transfère une plus grande puissance à plus grande distance et sur une plus grande surface.

Sur la table de travail, la zone de recharge de la station Elia Station couvre 25 cm sur 20 cm.

La station transfère jusqu’à 70 W, suffisamment pour charger trois appareils électroniques simultanément, à la même vitesse qu’un fil.

Ce transfert s’effectue à travers un plan de travail qui peut atteindre 50 mm d’épaisseur, en bois, plastique, béton, céramique – tout matériau sauf le métal.

Bien entendu, il faut tout de même brancher la station au secteur – rien n’est parfait.

« Elle gère aussi toutes les connexions entre les différents périphériques, ajoute Alex Sills. Je dépose mon portable sur la table à l’intérieur de la zone de recharge. Il va se mettre à se charger immédiatement, et il se connecte aussi à mon deuxième écran, mon clavier, ma souris, tout cela sans fil. »

Une station brevetée

Pour l’instant, les appareils électroniques courants ne sont pas encore compatibles avec la technologie de couplage magnétique résonnant. D’ici là, le système Elia a prévu un petit adaptateur qui se branche directement (donc sans fil, tout de même !) dans le port USB-C dont la plupart des appareils sont munis, à la notable exception de l’iPhone.

GPHY s’est jointe au regroupement AirFuel Alliance, qui a édicté la norme du même nom et fait campagne auprès des grands fabricants pour que les récepteurs de couplage magnétique résonnant soient intégrés dans leurs appareils.

La firme de Québec a acquis les licences pour le couplage magnétique résonnant, mais détient ses propres brevets pour sa technologie de station d’accueil sans fil.

La station Elia Station s’adresse d’abord aux entreprises qui proposent un mode de travail hybride à leurs employés. Dans cet objectif, GPHY a mis au point la plateforme web de gestion des espaces hybrides Elia, qui interagit avec sa station.

L’avenir

GPHY prévoit lancer des projets pilotes au début de l’année 2022 avec quelques entreprises québécoises pour éprouver le produit et achever sa mise au point.

Entre-temps, la firme planifie une chaîne d’assemblage pour lancer la fabrication à grande échelle au Québec.

« Une fois que nos standards de qualité vont être atteints à 100 % avec nos projets pilotes, nous allons passer des commandes pour augmenter notre production », informe Alex Sills.

L’entreprise vise d’abord les marchés québécois et canadien.

« Après ça, on aimerait s’en aller vers les États-Unis. On est chanceux, on a la première station d’accueil sans fil. On a des idées de grandeur, on veut aller le plus loin possible et vendre ça un peu partout », dit Alex Sills.