Un bond important des ventes de médicaments aux États-Unis, en particulier pour son traitement phare contre le cancer, a permis à Merck & Co. de dégager un bénéfice de 2 milliards US. De lourdes charges non récurrentes avaient forcé la pharmaceutique à réaliser une perte de 56 millions US à la même période l'an dernier.

Le fabricant du médicament contre le cancer Keytruda et des pilules pour le diabète Januvia a surpassé les prévisions de bénéfices de Wall Street pour son troisième trimestre et a relevé ses prévisions de profits pour son exercice 2018.

La société pharmaceutique de Kenilworth, au New Jersey, a affiché jeudi un bénéfice net de 1,95 milliard US, soit 73 cents US par action. Après ajustements pour exclure les coûts liés aux fusions et acquisitions, le bénéfice s'est établi à 1,19 $ US par action, soit 3 cents US de mieux que ce qu'avaient prévu les analystes.

Les revenus ont totalisé 10,79 milliards US, en hausse de 5 % par rapport au troisième trimestre de 2017.

Cette augmentation est entièrement due à un bond de 80 % à 1,9 milliard US des ventes du Keytruda, un traitement qui renforce le système immunitaire de l'organisme pour mieux lutter contre le cancer. Les ventes de Keytruda devraient continuer à monter en flèche puisque ce médicament continue d'obtenir des autorisations pour le traitement de types de cancer supplémentaires.

Le vaccin Gardasil 9 de Merck, qui protège contre un virus sexuellement transmissible qui cause le cancer, a vu ses ventes augmenter de 55 %, pour franchir le cap du 1 milliard US. Il a récemment été approuvé par les États-Unis pour une utilisation chez les adultes de 27 à 45 ans, soit des millions de patients potentiels de plus que les adolescents et les jeunes adultes pour lesquels il a déjà été approuvé. Par ailleurs, son lancement en Chine stimule les ventes.

Les ventes totales de médicaments vendus sur ordonnance ont augmenté de 5 % pour atteindre 9,66 milliards US au cours du trimestre. Toutefois, les ventes de nombreux médicaments plus anciens, y compris celles de son ex-meilleur vendeur, le Januvia, ont diminué en raison de la concurrence accrue et des assureurs, qui exigent des réductions de prix plus importantes.

Les ventes de médicaments vétérinaires ont augmenté de 2 % pour atteindre 1,02 milliard US.

Les ventes aux États-Unis ont augmenté de 9 % pour atteindre 5,03 milliards US. Celles à l'étranger ont légèrement progressé de 1 % pour se chiffrer à 5,76 milliards US.

« Ce trimestre a été solide pour Merck », même si les ventes ont été légèrement décevantes, a écrit l'analyste Ashtyn Evans, de la firme Edward Jones, aux investisseurs.

Mme Evans a évoqué les progrès réalisés par Merck dans les essais du Keytruda et de certains nouveaux médicaments et vaccins, ajoutant que son dividende trimestriel augmenterait de 15 % à 55 cents US par action et que 10 milliards US d'actions supplémentaires seraient rachetées, signe de la confiance des dirigeants dans la croissance à long terme.

Merck a indiqué qu'elle prévoyait désormais dépenser 16 milliards US sur des projets d'immobilisations jusqu'en 2022, un budget en hausse de 4 milliards US par rapport à sa prévision de février.

Merck s'attend maintenant à réaliser un bénéfice ajusté pour l'exercice complet d'entre 4,30 $ US et 4,36 $ US par action, en hausse par rapport à sa prévision d'août de 4,22 $ US à 4,30 $ US par action. Merck a affiné sa prévision de chiffre d'affaires pour 2018 pour la faire passer entre 42,1 milliards US à 42,7 milliards US, alors qu'elle était d'entre 42 milliards US et 42,8 milliards US en août.