Les anciens franchisés du restaurant La Cage aux Sports de Boucherville, fermé depuis le 2 septembre dernier, ont gagné une première bataille dans la guerre les opposant au franchiseur Groupe Sportscene.

Les ex-franchisés, qui possèdent toujours La Cage aux Sports de Saint-Hyacinthe et qui sont des connaissances de longue date du patron Jean Bédard, ont refusé de renouveler leur licence de franchise à Boucherville. Le 7 décembre 2012, ils ont ouvert leur propre restaurant, Le Chêne Blanc, dans les locaux délaissés par La Cage aux Sports.

Pas de confusion

Piqué au vif, Groupe Sportscene s'est adressé aux tribunaux le 7 janvier 2013 dans le but de faire fermer le nouvel établissement au moyen d'une injonction provisoire. Selon le plaignant, les défenseurs ne respectaient pas leur obligation de non-concurrence, valide pour deux ans après la fermeture de la franchise. Le juge Louis Gouin a rejeté la demande d'injonction le 9 janvier.»Le Tribunal est catégorique: prima facie, il n'y a aucune confusion possible entre un restaurant de la bannière La Cage aux Sports et Le Chêne Blanc», lit-on dans sa décision.

Sportscene garde espoir de l'emporter quand la cause sera débattue sur le fond. «L'intention, c'est de protéger nos marques de commerce et de nous assurer, au bénéfice des franchisés, qu'il n'y ait pas de confusion», dit au téléphone Jean Bédard, président et chef de la direction de Sportscene, dont le siège social est situé tout juste à côté de l'objet du litige.

Cette défaite judiciaire s'ajoute aux malheurs qu'a connus Sportscene récemment, avec le lock-out de la LNH et la poursuite d'Éric Lucas concernant le non-respect d'ententes de partage de revenus des combats de boxe de Lucien Bute.

La fermeture de La Cage de Boucherville, qui existait depuis plus de 20 ans, soulève des questions. «Les conditions qu'ils nous ont faites au renouvellement de notre contrat de franchise ne respectaient plus nos critères d'investissement, explique Stéphane Magnan, comptable agréé et l'un des ex-franchisés de Boucherville. On ne voyait pas la rentabilité de l'investissement.»

Des connaissances

Stéphane Magnan connaît bien Jean Bédard. Tous deux étaient associés dans le cabinet de comptables Bédard, Magnan, c.a., de Saint-Hyacinthe, de 1988 à 1998. Ils étaient également associés dans la société d'investissement 20/20 qui a pris le contrôle de Sportscene en 1995. Par la suite, M. Bédard a racheté les actions de ses associés dans Sportscene.

Sportscene soutient qu'il remplacera le resto de Boucherville l'été prochain. «On vient d'acheter l'immeuble qui abrite notre siège social et c'est là qu'on va implanter notre nouvelle Cage», dit M. Bédard.

Sportscene tient son assemblée annuelle jeudi prochain.