Maintenant que le procès des trois ex-dirigeants de Nortel est clos, les projecteurs devraient être braqués sur la dernière bataille du géant déchu: le partage des milliards restants entre ses nombreux créanciers.

Une séance de médiation de cinq jours s'est ouverte hier à Toronto. Environ 100 avocats et conseillers tenteront d'ici à vendredi de déterminer la façon de séparer les 9 milliards de dollars générés par la vente des derniers actifs de l'entreprise en faillite.

L'exercice n'est pas gagné d'avance. Selon l'agence Bloomberg, les créances de l'ancien équipementier en télécoms s'élèvent à plus de 36 milliards. Parmi les créanciers se trouvent environ 20 000 retraités de Nortel, qui ont vu leurs pensions amputées de moitié en 2011.

«D'après moi, on va tout perdre», a dénoncé à La Presse Affaires Jacques Letarte, qui a installé des équipements pendant 32 ans jusqu'à sa retraite en 1990.

Le Québécois de 70 ans a vu sa rente mensuelle de 1100$ baisser de moitié, et la plupart de ses avantages sociaux disparaître. Il s'estime chanceux de bénéficier d'un logement à bas prix offert par sa fille.

Le recours à la médiation vise à éviter de coûteuses batailles juridiques dans plusieurs pays, qui brûleraient encore plus vite les liquidités restantes de Nortel. L'exercice actuel de médiation a déjà coûté une somme considérable, qui ne retournera pas aux créanciers.

La vente des derniers brevets de Nortel a permis de récolter plus de 4 milliards en 2011, soit beaucoup plus que ce à quoi s'attendait le syndic. RIM et Apple comptent parmi les acheteurs.

Le verdict d'acquittement rendu hier à l'endroit des trois ex-patrons du groupe n'influencera en rien l'exercice de médiation, qui se déroulait en parallèle.