L'Italie a emprunté mardi comme prévu 12 milliards d'euros sur des échéances courtes, trois mois et un an, à des taux d'intérêt en chute libre, a annoncé la Banque d'Italie.

Le succès de cette émission obligataire est une nouvelle preuve du retour de la confiance des investisseurs alors que la péninsule était encore considérée à la fin de l'année dernière comme la prochaine victime potentielle de la crise de la dette de la zone euro.

Les taux des titres à un an ont chuté à 1,405% contre 2,230% lors de la dernière opération similaire le 13 février tandis que ceux des titres à trois mois se sont inscrits à 0,492% contre 1,907% le 12 septembre.

La demande des investisseurs s'est élevée au total à 19,5 milliards d'euros.

L'Italie, qui reviendra mercredi sur le marché avec une émission à moyen terme, bénéficie depuis le début de l'année d'une très forte détente de ses taux d'emprunt qui évoluent pour les titres de référence à dix ans sous la barre des 5%, contre 7% fin 2011, un niveau jugé insoutenable sur la durée.

Afin de rassurer les investisseurs, le chef du gouvernement Mario Monti a imposé à marche forcée de lourds sacrifices aux Italiens en faisant adopter en décembre un nouveau plan de rigueur.

Son gouvernement a approuvé en outre un vaste programme de libéralisation de l'économie, en cours d'adoption au Parlement, et négocie avec les partenaires sociaux une réforme du marché du travail. Ces mesures structurelles sont destinées à relancer la croissance du pays, entré en récession fin 2011.

Selon les analystes, les émissions italiennes bénéficient en outre de l'injection massive de liquidités par la Banque centrale européenne dans le cadre de ses deux opérations de prêts à trois ans à bas taux aux banques de la zone euro.

Lors du dernier prêt le 29 février, les banques de la péninsule ont reçu 139 milliards d'euros sur un total de 529 milliards. Intesa Sanpaolo, la deuxième banque du pays, avait indiqué qu'elle se servirait de l'argent emprunté à un taux avantageux à la BCE pour investir dans la dette italienne.

L'Italie, qui ploie sous une dette colossale d'environ 1900 milliards d'euros (120,1% de son PIB fin 2011), émettra au total cette année pour près de 450 milliards d'obligations à court et moyen-long terme.