L'agence de notation Standard and Poor's (SP) a annoncé à son tour mercredi qu'elle dégradait d'un cran la note de la dette à long terme de la Tunisie à BBB-, assortie d'une perspective stable, en raison des incertitudes entourant la situation économique et politique du pays.

«L'abaissement de la note (...) reflète notre appréciation du profil budgétaire, du commerce extérieur et de la croissance», hérités du régime politique et économique de Ben Ali, renversé le 14 janvier, justifie l'agence.

L'agence Fitch avait déjà abaissé la note de la dette souveraine tunisienne début mars, également à BBB-, mais en maintenant une perspective négative, au contraire de SP.

«La dégradation (de la note) reflète les incertitudes entourant la stabilité (politique) de la Tunisie et la politique économique dans cette période de transition difficile», avait expliqué Fitch.

La note BBB- place la Tunisie parmi les pays dont la dette est considérée sans risque majeur de défaut, mais un abaissement supplémentaire la ferait entrer dans la catégorie dite spéculative, des émetteurs présentant une faible sécurité de remboursement.

«Le risque d'instabilité politique sera contenu, et la transition sera plus profonde et plus ordonnée que nous l'anticipions auparavant», indique SP pour expliquer la perspective stable.

«Une pression à la baisse pourrait réapparaître si de nouvelles incertitudes politiques apparaissaient sur la transition», ou en fonction des politiques budgétaires et économiques mises en place par Tunis, prévient tout de même l'agence.

«Inversement, nous pourrions revoir à la hausse la note (du pays) à moyen terme, si un nouveau gouvernement est capable d'établir sa crédibilité, non seulement d'un point de vue politique, mais sur le monde économique», fait savoir SP.

Plus tôt mercredi, une autre agence de notation, Moody's, avait annoncé qu'il dégradait pour la deuxième fois en un mois la note de l'Égypte, autre pays qui a connu une crise de régime.

L'agence a ramené cette note à «Ba3», assortie d'une perspective négative, en raison de «l'incertitude prolongée en Égypte» et des préoccupations de l'agence «quant à la possibilité d'effectuer une transition effective et stable» dans le pays.