«Mon frère a blessé tout le monde. Des enfants, des adultes, des francophones, des anglophones, des juifs, et même sa propre famille. Qui il blessait lui était égal!»

Au lendemain de l'arrestation de son frère, Earl Jones, Bevan Jones a un goût amer dans la bouche. Il réalise aujourd'hui l'ampleur de la présumée fraude de son frère, qui aurait détourné entre 30 et 50 millions de dollars, selon les chiffres compilés jusqu'ici.

Bevan Jones, un imprimeur à la retraite, pense avoir tout perdu. Sa conjointe et lui doivent se résoudre à vivre des rentes du gouvernement jusqu'à la fin de leurs jours.

En entrevue avec le réseau CTV, il y a deux semaines, Bevan Jones se disait prêt à pardonner à son frère cadet. Aujourd'hui, il doute qu'il en sera un jour capable.

«Au début, nous ne saisissions pas la gravité des choses, a dit M. Jones, joint hier à son domicile des Laurentides. Mais maintenant, nous savons à quel point tout ce qu'il a fait est terrible. Tous ceux dont il a profité, dont moi-même, doivent recommencer à la case départ.»

Bevan Jones ne souhaite qu'une chose: que son frère, avec qui il n'a eu aucun contact depuis plus d'un mois, ait le courage d'affronter tous ceux qu'il aurait fraudés.

«J'espère que mon frère va dire la vérité, expliquer ce qu'il a fait avec l'argent. J'espère qu'il regardera toutes ces bonnes personnes dans les yeux pour voir à quel point il a détruit leurs vies.»