La date limite pour cotiser à son REER 2008 arrive à grands pas et vous ne disposez pas de la marge de manoeuvre nécessaire pour mettre de l'argent de côté?

Une option s'offre à vous: emprunter. Un dernier recours qui peut rapporter, à condition de bien planifier son coup.

 

Un peu moins de 6,3 millions de Canadiens ont versé des cotisations à un Régime enregistré d'épargne-retraite (REER) l'an dernier, totalisant des contributions de 34 milliards de dollars.

Mais ces 34 milliards représentent à peine 6% de la somme maximale à laquelle les contribuables avaient droit, une statistique en chute depuis quelques années.

«Année après année, c'est la même histoire, résume Richard La Ferrière, chef régional pour le Québec chez TD Waterhouse planification financière. Le Québécois moyen n'inclut pas l'épargne dans sa vie de tous les jours. On arrive au tout dernier moment et c'est là qu'on tente de voir si on a l'argent nécessaire pour cotiser à un REER.»

Nombreux sont ceux qui choisiront de reporter à l'an prochain leurs projets d'épargne.

En fait, les Québécois ont renoncé à quelque 112,8 milliards en droits REER depuis 1991, selon Valeurs mobilières Desjardins. Une moyenne de 22 268$ par contribuable.

«Certaines personnes ont peur d'emprunter pour contribuer à leur REER, dit Grégoire Lafrance-Goyer, planificateur financier à la succursale du Plateau de BMO Banque de Montréal. Ce ne devrait pas être le cas, car plus on vieillit, plus il est pertinent de contribuer à son REER.»

Un prêt peut être une bonne façon de se prévaloir de ses droits de cotisation inutilisés, de réaliser des économies d'impôt tangibles, en plus de laisser présager une retraite plus confortable.

«Ce type de prêt est idéal dans deux cas précis: pour cotiser pour l'année en cours, ou encore pour se rattraper et se prévaloir des droits inutilisés des années précédentes», explique Grégoire Lafrance-Goyer.

Le prêt REER permet d'augmenter le montant du remboursement d'impôt, et d'avoir plus d'argent qui fructifie à l'abri du fisc.

L'obtention d'un prêt REER est relativement facile, et la plupart des banques canadiennes accordent leur taux préférentiel aux clients qui empruntent pour cotiser à leur régime.

«Les taux actuels sont très bas et avec le remboursement d'impôt, on arrive généralement à couvrir immédiatement la moitié du prêt», dit M.Lafrance-Goyer.

Inconvénients

Mais emprunter pour cotiser comporte également quelques inconvénients, surtout si le prêt a été obtenu dans l'objectif de regagner de nombreuses années de cotisations inexploitées.

«Un prêt de plusieurs milliers de dollars peut être un fardeau de taille si l'on a déjà d'importantes dettes», reconnaît M.La Ferrière.

Par ailleurs, les intérêts d'un emprunt ne sont pas déductibles d'impôt, contrairement au prêt lui-même.

Il est préférable de limiter la période de prêt à un ou deux ans afin de réduire les coûts liés à la cotisation, conseille le spécialiste, qui travaille en planification financière depuis 34 ans.

Et avec son retour d'impôt, ajoute-t-il. On doit payer immédiatement sa dette avec le taux d'intérêt le plus élevé.

«Mais l'idéal, c'est de ne pas emprunter du tout, ajoute M.La Ferrière. Après tout, en planifiant sa retraite et en mettant un peu d'argent de côté chaque mois, la plupart des gens parviennent à épargner. Ça prend beaucoup de discipline.»