À vos marques, prêts c'est parti ! Le nouveau compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est en vigueur. Ce nouvel outil, f lexible à souhait, permettra aux Canadiens d'épargner 5000$ par année, sans payer un sou d'impôt sur les rendements réalisés.

Le CELI promet d'être la plus grande révolution dans le monde de l'épargne au Canada depuis la création du régime enregistré d'épargne retraite (REER). Les institutions financières s'attendent à ce que les Canadiens y pompent 20 milliards dès 2009.

 

Depuis l'automne dernier, les banques, les firmes de courtage, les compagnies d'assurances, bref toute l'industrie de la finance, se sont empressées de proposer des comptes CELI. Les premiers résultats dépassent leurs attentes : des centaines de milliers d'épargnants ont déjà rempli leur CELI à ras bord.

Il faut dire que le CELI tombe pile.

Le taux d'épargne des Canadiens est à un plancher historique. Les consommateurs ont pris l'habitude de payer leur voyage dans le Sud avec leur carte de crédit à 18% d'intérêt, de financer leur voiture sur 72 mois et leurs meubles en 36 versements égaux.

Mais, avec la crise du crédit qui secoue l'économie depuis plus d'un an, bien des familles réalisent l'importance de reprendre de saines habitudes d'épargne.

Un outil flexible

Alors que le REER est conçu pour économiser en vue de la retraite, le CELI, lui, est beaucoup plus souple. Il permet d'épargner à court terme pour financer n'importe quel projet comme l'achat d'une télévision, d'une auto, des rénovations

Le CELI est aussi la coquille idéale pour se bâtir un coussin financier, l'équivalent de trois mois de dépenses que chaque famille devrait garder en réserve, idéal parce que les épargnants peuvent retirer les sommes n'importe quand, sans impact fiscal.

Les règles sont simples : contrairement aux cotisations au REER, les cotisations au CELI ne donnent pas droit à une déduction de revenus et un remboursement d'impôt. Par contre, les sommes retirées du CELI ne seront pas imposables, contrairement aux retraits du REER.

Et même s'ils retirent de l'argent de leur CELI, les épargnants ne perdront jamais l'espace de cotisation accumulé au fil des ans. Autrement dit, ils pourront réinvestir l'argent retiré de leur CELI. Encore une différence avec le REER, où les droits de cotisation sont perdus pour toujours.

Le REER n'est pas mort pour autant. Règle générale, il reste plus avantageux que le CELI si vous prévoyez que votre taux d'imposition sera moins élevé à la retraite, estiment les fiscalistes de Raymond Chabot Grant Thornton. Et c'est le cas de la majorité des Canadiens.

Cependant, il y a des exceptions. Les travailleurs à faibles revenus, par exemple, peuvent être mieux servis par le CÉLI que le REER. La raison? À 65 ans, ils peuvent pêcher dans leur CELI sans perdre leur supplément de revenu garanti (SRG), comme c'est le cas avec les retraits du REER.

Le CELI plaira aussi aux travailleurs qui bénéficient d'un généreux régime de retraite avec leur employeur, et qui n'ont que très peu de droits de cotisation au REER.

En outre, le CELI sera une occasion unique pour les retraités qui n'ont plus le droit de cotiser à un REER.

Plus particulièrement, il consolera ceux qui sont forcés de convertir leur REER en fonds enregistré de revenus de retraite (FERR), puis de retirer un montant minimal chaque année. Non seulement ces retraits sont imposables, mais en plus ils font fondre la pension de la sécurité de la vieillesse (PSV). Les retraits du FERR restent incontournables mais, désormais, les retraités pourront remettre cet argent à l'abri de l'impôt, à l'intérieur d'un CELI.